Apocalypse Now
Suite à une catastrophe nucléaire qui a dévasté la terre, une poignée de survivants tente de vivre tant bien que mal malgré le chaos ambiant. L'un d'eux est un vieux savant qui, chaque jour, écrit...
le 15 févr. 2015
23 j'aime
6
Le fruit du hasard réserve parfois bien des surprises et pour cause : Lettres d'un homme mort (1986) est un film soviétique évoquant une catastrophe nucléaire, il est sorti au cinéma seulement quelques mois après la terrible catastrophe de Tchernobyl. Réalisé par Konstantin Lopouchanski, ce dernier a été assistant de production sur Stalker (1979) d'Andrei Tarkovsky.
Il s’agit ici de son premier long-métrage à travers lequel il exprime son angoisse liée à l’apocalypse nucléaire, un thème récurrent chez lui, puisqu’il y fera référence dans d’autres de ses films, tels que Le visiteur du musée (1989) qui pourrait être considéré comme la suite de son premier film, ainsi que dans Les vilains petits canards (2006).
A travers son film, le réalisateur nous entraîne dans le monde d’après, au cœur d’un pays indéterminé. L’apocalypse nucléaire y à tout dévasté, tout n’est que désolation et déshumanisation. On ne sait rien de l’endroit où l’on se trouve (en l’absence d’alphabet cyrillique, on peut affirmer que l’intrigue ne se déroule pas en Union Soviétique), encore moins des évènements à l’origine de cette explosion atomique et on n’est guère renseigné concernant les protagonistes qui évoluent dans le film.
Mais ces absences d’information ne nous empêchent absolument pas d’apprécier à sa juste valeur ce film hautement symbolique, qui découle de 40ans de Guerre Froide et où la peur de l’holocauste nucléaire était particulièrement présente. Konstantin Lopouchanski nous entraîne au cœur d’un monde en perdition, en dépression, anéantie, en proie aux flammes et au désespoir. Une étrange lumière pâle englobe tout à l’horizon, nous laissant entrevoir une destruction totale à des km à la ronde. Les rares survivants végètent dans des caves humides et tentent de survivre au cœur d’un hiver nucléaire où l’air y est irrespirable.
Ce qui frappe en premier lieu à travers ce film, c’est le parti pris esthétique, telle que l’utilisation de couleurs monochromes (le film est quasi intégralement filmé avec un filtre jaune-orangé, à l'image d'Avalon (2001) de Mamoru Oshii). Le réalisateur s’était-il inspiré de Tarkovsky qui avait réalisé les 30 premières minutes de Stalker en sépia ? Autre élément qui vous marque durablement après le visionnage, c’est cette irrémédiable impression de réalisme qui colle au film, des costumes en passant par les décors. Sans oublier la scénographie qui est tout bonnement sidérante et nous aide à pleinement prendre part au film et à s’immerger avec une étonnante aisance.
Une œuvre à la fois très particulière tant dans le fond que dans la forme. Âpre et brute de décoffrage, incroyablement pessimiste, désenchantée et alarmiste. On imagine à quel point le film a dû être un choc, voir un bouleversement à sa sortie, surtout après la catastrophe de Prypiat.
► http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger ◄
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films post-apocalyptiques, ☣ Films vus pendant la pandémie de Covid19 / Coronavirus ☢, Ma DisqueDur-thèque et Les meilleures pépites méconnues du cinéma
Créée
le 28 déc. 2020
Critique lue 110 fois
D'autres avis sur Lettres d'un homme mort
Suite à une catastrophe nucléaire qui a dévasté la terre, une poignée de survivants tente de vivre tant bien que mal malgré le chaos ambiant. L'un d'eux est un vieux savant qui, chaque jour, écrit...
le 15 févr. 2015
23 j'aime
6
Ce réalisateur est une découverte pour moi et surtout un véritable coup de cœur! J'ai regardé ses deux films en très peu de temps. J'ai commencé par "Le visiteur du musée" qui m'a complètement...
le 5 mars 2014
16 j'aime
3
A l’heure où les livres ne servent plus qu'à réchauffer les âmes perdues qu’un soleil embrumé ne peut désormais plus irriguer en vitalité, le désespoir semble avoir pris possession du monde...
Par
le 28 mars 2015
11 j'aime
Du même critique
Second long métrage pour le magicien des effets-spéciaux, après avoir apposé sa patte et sa légende sur bon nombre de films culte ou qui ont marqués toute une génération (La guerre des étoiles -...
Par
le 22 juin 2022
37 j'aime
Premier long-métrage pour l'équipe des Monty Python où ils réalisent avec Monty Python, sacré Graal (1975) une comédie lourde, exaspérante et extrêmement vide. Certains gags sont beaucoup trop...
Par
le 5 mai 2011
27 j'aime
18
Une belle grosse désillusion le dernier Spielberg. Moi qui l'attendais avec une certaine impatience. Son grand retour à la SF, à grands renforts de coups marketings, je suis tombé dans le panneau et...
Par
le 20 mars 2018
21 j'aime
25