Il s’agit d’une approche originale d’une enquête menée à partir d’une correspondance entre un édile corrompu et un mafieux Sicilien. Le but est de découvrir et d’incarcérer les responsables du réseau. Le parrain vit reclus dans un appartement, sans aucun contact extérieur. Sa triste existence n’est égayée que par ses souvenirs d’enfance et la correspondance qu’il entretient pour diriger son réseau. Le film s’attarde un peu sur les liens étroits entre ce fils et son père, lui-même parrain de l’organisation. L’idée centrale est que les peuples sont dégénérescents, que les pathologies se transmettent et diffusent dans la société. Généralisée, elle fusionne avec la décadence sociale qui entraîne la régression, la corruption à tous les niveaux de la société. Je me souviens que la maire de Romans sur Isère lors du meurtre du jeune Thomas avait confié aux journalistes que les parents des délinquants étaient eux-mêmes des bandits. Cette idée d’un atavisme social n’est pas confirmée par la médecine. Il y a également un autre fait marquant. L’idée que de faire tomber les parrains et responsables de clans suffirait à faire disparaître les réseaux. Le film annonce partir d’une réalité pour rejoindre une fiction. On ressent parfaitement le caractère menaçant du parrain, sa pathologie meurtrière et le soin qu’il prend pour être invisible. La seule chance de réussite des services secrets est une méthodologie stricte et surtout une patience fondamentale pour découvrir le réseau. Les personnages sont parfaitement incarnés avec cette touche humoristique irrésistible que les films italiens savent délivrer. Le scénario, quoiqu’un peu tortueux nous conduit au dénouement tragique. Une belle étude des risques encourus parce que vécus par la société Italienne