Levante signifie insurrection en langue portugaise. Celle que Lillah Halla appelle de ses vœux dans son film, en réaction à l'intégrisme religieux qui pollue de plus en plus la société brésilienne. La poche de résistance et de solidarité que représente l'équipe de volley inclusive dans laquelle s'illustre l'héroïne de Levante ne semble pas de force à résister aux vents contraires, déchaînés dès lors qu'il est question d'un avortement annoncé. La réalisatrice fait monter la pression de manière continue, utilisant toutes les ressources du cinéma militant, utiles dès lors qu'il s'agit de s'opposer à ce qui ressemble à une lame de fond réactionnaire, intolérante et terriblement misogyne. Le film recherche bien évidemment notre empathie et certains trouveront peut-être qu'il ne se soucie pas de nuances dans son combat. Mais il y emploie tellement d'énergie et de sincérité blessée qu'on lui pardonne quelques raccourcis et des personnages parfois bien trop schématiques. Au smash, Levante est diablement efficace et galvanisant mais par dessus tout courageux, dans un contexte social qui n'épouse pas nécessairement ses convictions. Un bémol tout de même : les parties de volleyball, jeu éminemment spectaculaire, sont horriblement mal filmées ou plutôt pas du tout montrées, ce qui enlève un peu de crédibilité à la valeur sportive de son héroïne. Mais bon, ce n'est pas l'essentiel, on l'aura compris.