Mâles de mer
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Premier long-métrage du tandem composé de Véréna Paravel & Lucien Castaing-Taylor, bien avant qu’ils ne dressent le portrait d’un célèbre cannibale japonais (Caniba - 2018) et qu’ils nous entrainent à l’intérieur du cœur humain (De humani corporis fabrica - 2022).
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne nous laissent pas indifférent. La mise en scène dépasse tout ce à quoi nous étions habitués jusqu’à présent. Leviathan (2013) est une immersion dans l’horreur maritime, à bord d’un chalutier où l’on est confronté à la pêche en haute mer, avec toute la violence qui s’en dégage. La puissance des gestes, les vagues qui balancent le navire, la violence des flots et ces immenses filets de pêche qui ramènent sur le navire des tonnes de poissons écrasés les uns contre les autres et asphyxiés (les yeux exorbités).
Intégralement filmé avec des caméras GoPro, ces dernières semblent être disséminés un peu partout sur le navire. Elles sont fixées sur les matelots, en haut des mâts, sur des perches au-dessus de la mer ou à même le sol à hauteur des poissons. Les mouvements des caméras ne font alors plus qu’un avec les hommes et les plans aériens filmés à l’aide des perches jouent littéralement avec les lois de la gravité (et nous désoriente par la même occasion) quand on se retrouve au même niveau que les mouettes ou des étoiles de mer.
Avoir filmé avec des GoPro aura permis aux réalisateurs de pouvoir filmer par-dessus bord, d’être au plus près des éléments (entre les carcasses de poissons et les oiseaux). Le film met en lumière l’horreur que représente ces campagnes de pêche qui se transforment en carnage, en torrent d’hémoglobine et où le travail à la chaîne déshumanise les hommes.
Sur les 150 heures de rushs, il ne subsiste que ces 90 minutes, conférant au film un côté surréaliste. Sans le moindre dialogue, les images se suffisent à elles-mêmes, face à la monstruosité des Hommes et la dureté que représente le travail en mer. Les cadavres qui jonchent le pont du navire, les chairs, les yeux globuleux, les écailles, les entrailles, les hommes qui s’affairent et les mouettes qui se repaissent. Une immersion comme rarement il nous aura été donné l’occasion d’en voir.
Une œuvre expérimentale qui déçoit dans le fond mais séduit dans la forme.
● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
Créée
le 16 juin 2023
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