"Parfois comparé à Anaconda ou Lake placid, voici un film qui s'est créé une excellente réputation auprès des fans et des internautes. Une créature réussie, et de très nombreuses victimes, des séquences horrifiques à souhait: de quoi réjouir les amateurs d'un cinéma fantastique associant films de monstres et effets gore. Un futur classique."

C'est en tous les cas ce que dit la jaquette de ce film et, à en voir le couverture représentant une sorte d'anguille géante toute en dents face à un frêle esquif déjà en proie à une mer déchainée, on serait presque tenté de la croire.
Seulement n'espérez pas voir de quelconques bateaux, aussi frêle soit il, ni même la mer tant qu'on y est: Léviathan se passe presque exclusivement dans une sorte de bayou d'une profondeur moyenne de 50 centimètres et pour tout Léviathan le film ne nous propose qu'une grosse anguille diabétique. Non, ce n'est pas une faute de frappe et oui nous en reparlerons plus tard.


Passons à présent au résumé qui annonce sobrement:
"De nos jours, en Floride... Un savant a réussi à créer une redoutable créature aquatique. Mais celle-ci s'est échappée, et le scientifique se lance, avec l'aide de quelques étudiants, dans une terrifiante course contre la montre : il faut retrouver le terrible prédateur avant qu'il ne fasse de nombreuses victimes. Au même moment, deux détenus poursuivis par d'importantes forces de polices se dirigent vers l'une des zones les plus hostiles de l'État, un véritable enfer sur terre. Tous vont devoir affronter le monstre, dont la force, la taille et l'intelligence n'ont à ce jour aucun équivalent."

Alors là, c'est n'importe quoi. Le scientifique tient plus du prof de chimie de lycée que du biophysicien et ses tentatives pour expliquer sa bourde (oui nan pasque bien sur c'est lui qui l'a créé, c'est même pour ça qu'il a été viré. Si ce film doit vous apprendre une chose, c'est que: créer des anguilles géantes sur ses heures de bureau est mal et passible de renvoi) sont plus que laborieuses.

INTERLUDE! Petit exercice pratique:
Comment faire en sorte qu'un type tout ce qu'il y a de plus banal ressemble (ou du moins face penser) à un scientifique de l'armée? Vous avez 3 minutes.
La réponse de la production: en le dotant de plein d'appareils qui blouiblouitent, d'un léger strabisme (moins cher que des lunettes) et d'une CHEMISE TREILLIS à demi caché sous sa veste de chasseur (ça c'est le coté bayou) histoire de montrer qu'il est militaire MAIS scientifique avant tout!

Je vais maintenant passer plus rapidement sur le reste du casting qui forme une trop belle brochette d'archétypes stéréotypés pour qu'on les passe sous silence.
Alors on a des étudiants débilos caricaturaux. Le groupe se compose ainsi du gros peroxydé avec du gel dans les cheveux, du grand mec un peu coincé qui sais pas trop quoi faire des tous ses membres, du mec pas bien grand qui compense en bougeant tout le temps et de la fille à lunettes pas-trop-moche-mais-juste-assez-pour-que-tu-la-prenne-pas-pour-l'héroïne, le tout habillés avec des couleurs tellement mal assorties qu'on se demande si ils se baladent pas comme ça pour tuer des épileptiques en bougeant...
Viennent ensuite le couple je t'aime moi non plus en uniforme, lui véto et elle shérif/garde chasse (ou un quelconque autre rôle de représentant de l'ordre je sais plus trop). L'ancien couple séparé mais que les éléments tragiques vont réunir quoi.
Ajoutez à tout ça l'inévitable lot de péquenots plus ou moins représentatif de l'idée qu'un mec se ferait des américains s'il n'en avait entendu parlé qu'au travers de mauvaises séries Z et vous avez Léviathan. On pourra ainsi citer pour l'exemple l'inévitable ex militaire TOUJOURS en treillis et une quelconque kalachnikov à la main, les deux taulards évadés ou encore l'incroyable bouseux made in bayou, casquette de baseball cradingue, T shirt sale sous salopette à moitié déboutonnée, une bière dans une main et une boite de ribs dans l'autre (Véridique!)...
Ça donne envie nan?

Mais là n'est pas le pire!
Je passe volontairement sur les divers rebondissement du scénario que je vous laisse découvrir par vous même pour en arriver à la description de la bête elle même, j'ai nommé... l'anguille géante!!1
Alors comme expliqué plus haut, cette horreur en CGI mal incrustée a à l'origine été créée par le scientifique du film pour une (mauvaise) raison dont je ne me souviens plus avant qu'il n'en perde le contrôle. Mais notre ami scientifique n'est pas né de la dernière pluie et dans un accès de prévoyance ("peut être que cette anguille géante au crocs longs comme mon avant bras tentera un jour de s'échapper, sait on jamais...") hors du commun, il s'est muni de non pas un mais bien DEUX moyens de défense contre son, monstre.
Il est maintenant temps pour moi de vous laisser une courte pose, le temps d'essayer d'imaginer lesdits moyens de défense.

C'est bon? Vous pensez avoir deviné? Et ben quoi que ce soit vous avez faux!
En effet, notre ami scientifique a eu l'idée non seulement d'implanter une puce dans l'anguille qui lui permet de la repérer avec un capteur spécial (en fait une bête lampe à dynamo qu'il met en mode clignotant quand l'anguille approche, merci les accessoiristes!) d'une portée d'au moins 6 mètres mais surtout, et là je ne peux que crier au génie, de la rendre diabétique!!1
Notons qu'en plus de ces caractéristiques déjà hors du commun, notre anguille semble dotée d'un corps à géométrie variable puisqu'elle peut passer dans des conduits de douche malgré son corps gros comme un tronc et long comme un bus et demi ainsi que de trois vies (minimum) puisqu'il faudra lui faire sa fête trois fois de suite pour la voir enfin succomber.
Arrivé à ce stade de la lecture je doute qu'aucun d'entre vous ait encore envie de voir cette horreur cinématographique mais si tant est que ce soit quand même le cas, je vous conseille de passer dès à présent au paragraphe suivant sous peine de vous voir révéler des moments clé de l'intrigue.
Pour ceux qui sont restés, je ne peux résister à l'envie de vous expliquer comment toute cette bande d'ahuris s'y prends pour enfin se débarrasser de cette grande saucisse d'anguille. Alors pour commencer bien sur tout le monde lui tire dessus mais la manque de bol, ça marche pas. Alors nos amis ont une bonne idée: armés une batterie de bagnole ou un quelconque objet du même genre, ils décident de foutre un bon coup de jus à la bête qui rappelons le est dans un milieu conducteur certes mais d'une taille telle qu'il faudrait absolument qu'elle se trouve juste en dessous d'eux au moment de la décharge pour être ne serais ce que sonnée. Comme de juste donc cette nouvelle tentative est un échec et ce n'est qu'au prix de nouvelles pertes humaines que l'équipe (de plus en plus réduite) décide d'exploiter le diabète de la bête (mais si, rappelez vous) en lui inoculant une solution saturée de sucre (l'un d'eux avait une boite de sucrette ou un truc du genre sur lui... JE VOUS JURE QUE C'EST VRAI!) à l'aide d'une arbalète.
Là par contre ça a l'air de marcher plutôt pas mal et notre horreur serpentine se tord de douleur au sol. Mais tandis que nos héros se rapprochent pour fêter leur victoire, l'anguille se reprends (alors qu'elle étais à l'agonie) et se jette à l'eau. Cette fois c'en est trop! Notre vétérinaire en a plus qu'assez (et la pellicule arrive à son terme): il est maintenant temps d'en finir et de tenter le tout pour le tout. Se jetant à l'eau au mépris du danger, notre brave vétérinaire parvient, au prix d'un long combat sans la moindre effusion de sang à ceinturer la créature et à présenter une grenade (sortie d'on ne sait où) devant la gueule bardée de crocs du monstre qui finira par la gober avec un fair play exemplaire avant de s'éloigner SANS RIEN FAIRE AU VETO qui regagne la berge. Il y retrouve miss shérif qui lui tombe alors dans les bras et (attention c'est LA scène du film!) tandis qu'ils s'embrassent, savourant enfin leur victoire l'anguille jailli de l'eau à quelques dizaines de mètres d'eux et, après un dernier spasme d'agonie EXPLOSE littéralement, recouvrant nos deux tourtereaux d'un tombereau de viscères tandis qu'ils continue de se sucer la bouche. Et, tandis que nos deux héros se séparent enfin et regardent le bayou à nouveau calme (et constellé de tripes), chacun le visage à demi recouvert de sang et autres immondices (bah ouais pasque comme ils s'embrassaient ils avaient que le moitié du visage exposé lol), deux petites anguilles en CGI apparaissent au bas de l'écran et nous regardent, parcourues d'une sorte de rire qui semble annoncer un suite... FIN

Je récupère ici mes lecteurs soucieux de se préserver un minimum de suspens en concluant que ce film est sans doute un des pire qu'il m'ait été donné de voir (bon après faut dire que NT1 n'est pas forcément le meilleur endroit pour passer ses deuxièmes parties de soirée ^^') mais qu'il comporte quand même sont lot de bonnes surprises et de franche rigolades ainsi que le seul monstre que je connaisse qui meurt trois fois au cours du même film (pour trois fois plus de plaisir?).
En conclusion à voir quand même, ne serais ce que pour la fin. Mais accompagné.

PS: pour ceux qui se poseraient la question les deux forçats ne servent à rien et non les héros n'arrivent pas à "retrouver le terrible prédateur avant qu'il ne fasse de nombreuses victimes" puisque tout le bled est décimé à la fin du film.
Mais bon ça se termine sur un baiser, c'est déjà pas si mal.
Thieuthefirst
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le 1 mai 2011

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