Lévy et Goliath par Pascoul Relléguic

Jolie capsule temporelle que ce film qui a bercé mon enfance télévisuelle. Une replongée dans mon passé, donc, mais aussi celle de toute la France de cette époque, avec ses téléphones à cadran, ses R21, ses ratonnades de grande folle dans la rue par des skinheads crâne rasé/marcel/bretelles, ses rabatteurs pour club de striptease, ses paquets de schnouf, ses flics bedonnants et moustachus, etc. Impossible de ne pas célébrer Goliath et son look post-apo du futur, version de Kenshiro qui se baladerait en vieille traction pour récupérer sa poudre auprès des frangins Anconina/Boujenah.

Le film traite de loin de la question de l'intégration culturelle, sans vraiment aller au bout de ses sujets, on est surtout là pour s'amuser (la preuve avec le design frappadingue des voitures cocaïnées, ou tout simplement Anconina qui est sujet à des manifestations divines dans la vapeur de sa bouilloire). Quitte à se contenter d'un montage parfois abrupt qui semble oublier des scènes en cours de route. Mais tout est pardonné avec le finish délirant où les flics passent à moto à travers des vitres pour tout mitrailler sans raison. Sans doute le film le plus authentiquement INS/MV, jeu de rôle dont il a très certainement abreuvé l'imaginaire.