La famille vue à hauteur d'enfant, une famille en crise entre non-dits et regards : ceux du fils de 11 ans, Tommi, le jeune Alessandro Morace tout en émotions bloquées qui ne demandent qu'à sortir, regards un peu perdus d'un père esseulé qui se réfugie derrière une autorité de façade et dont les colères et les sautes d'humeur masquent à grand peine le désarroi, regards curieux enfin d'une adolescente extravertie en pleine mutation qui se frotte à la vie, faisant de ce petit frère quelque peu mutique son confident privilégié.

Kim Rossi-Stuart, le beau, le solaire, n'a pas choisi la facilité pour son premier passage derrière la caméra, et mettant sa beauté à mal il nous livre une prestation touchante et tout en nuances d'un homme en plein désarroi : mari abandonné, père débordant d'amour mais terriblement maladroit qui doit assurer au quotidien coûte que coûte, tant au plan financier qu'affectif.

Tommi regarde, observe , cherche ses marques et ses repères dans le jeu, le foot ou l'amitié, souffrant de l'absence d'une mère en fuite, et contre toute attente quand il la découvre de retour à la maison, lui seul sait, avec cette lucidité qui caractérise les enfants, qu'elle ne restera pas.

Barbora Bobulova, c'est Stefania, cette femme-enfant fragile et instable, dont la tendresse et l'amour, bien réels pourtant ne résistent pas à cette pulsion, cet instinct vital qui la pousse à partir, fuyant ses responsabilités d'épouse et de mère.
Une chronique familiale austère et tendre, pudique et réaliste et une belle réussite pour un premier film.
Aurea
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le 29 janv. 2012

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Aurea

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