Jean Yanne visite l'année 1789 à sa façon, quatre ans avant la célébration du bicentenaire...La Révolution française lui permet de satisfaire son style comique parodique en même temps que sa virulence, en anar de droite, à l'encontre des politiciens et des moeurs et slogans politiques.
Incarnant lui-même Marat, qui passe son temps à réclamer la guillotine pour les aristocrates, Jean Yanne règle leur compte à la monarchie, aux peuple des sans-culottes ("la Révolution c'est bien, mais il serait peut-être temps de penser à bouffer"), en passant par ceux que le réalisateur qualifie de socialistes, les Robespierre, Danton et autres révolutionnaires, si prompts à retourner leur veste et à changer de politiques! Comme un écho au mitterrandisme?
Par l'anachronisme et l'attaque frontale, par le gag (comme ce Salon de la torture) ou par la dérision dont il affuble les personnages, surtout historiques, et les idées, le cinéaste réussit plutôt bien la première partie de la comédie. C'est plutôt imaginatif sinon toujours subtil.
Marat-Jean Yanne se donne le beau rôle en invectivant tout et tout le monde. Il refait l'Histoire suivant son inspiration parodique et son nihilisme, qu'il soit de façade ou non. Précisément, l'inspiration lui fait défaut au fil de la comédie et la dernière partie, notamment l'épisode revu et corrigé de Varennes, souffre d'un scénario faiblard et d'une réalisation qui s'est assoupie.
Pas de grands numéros d'acteurs mais des instants amusants avec Michel Serrault en Louis XVI déconnecté ou avec Daniel Prévost, en vizir flagorneur et cruel.