Le film raconte la vie de Bruno Sulak, un cambrioleur qui sévissait avec son groupe dans le sud de la France entre la fin des années 1970 et le début 80. Ils vont être pourchassés par l'inspecteur George Moréas, quelque part séduit par leur liberté.
Depuis l'échec financier de Galveston en 2019, Mélanie Laurent semble s'être réfugiée sur les plateformes afin de continuer à réaliser des films. Après Le bal des folles et Voleuses, la voici qui collabore de nouveau avec Amazon pour parler d'un cambrioleur qui effectuait ses casses sans violences, et dont le physique ne laissait pas de marbre ses victimes. Il est incarné par Lucas Bravo (le films de l'ancien footeux Daniel Bravo), qui porte sur lui ce côté neutre, avec son visage lisse, mais qui cache au fond une envie de réussir dans son domaine, voler encore et toujours dans le but de finir ses jours en Amérique du Sud avec sa compagne jouée par Léa Luce Busato. Mais le plus intéressant est peut-être dans sa relation avec le commissaire Moréas, où Yvan Attal lui prête ses traits et sa coupe permanentée, car c'est presque de l'amitié entre deux hommes qu'une seule ligne, celle de la morale, sépare. Si l'un n'était pas flic et l'autre voleur, on croirait entendre parler deux potes, qui se tutoient, avec celui qui est du bon côté de la loi presque jaloux de la liberté du second. La réalisation de Mélanie Laurent se veut à l'opposée du biopic sur Mesrine, sans en faire des tonnes, où les casses sont filmés de manière simple, et c'est peut-être ce côté peu spectaculaire qui pourra désarçonner.
Mais à l'image de la bande-son de l'époque ou de moments purement aériens, elle se donne liberté qu'on voit assez peu dans les films de cambrioleurs, avec notamment l'emploi de poésie. Ce qui donne à Libre quelque chose de sympa, pas inoubliable, mais qui divertit par sa légèreté, paradoxal dans un tel genre.