Premier film que je voie de Robert Parrish, auteur hollywoodien discret, peu prolifique (Une vingtaine de réalisations tout de même, et le double en tant que comédien) qu’on devine aisément dans l’ombre imposante, entre autre, des Ford, Hawks, Mann, Daves, ou Sturges, ce dernier officiant d’ailleurs ici en tant que co-réalisateur non crédité puisqu’il s’occupa d’insérer des plans de coupe imposés par la production. Plutôt une bonne pioche que ce Libre comme le vent, dont on croit qu’il sera une simple histoire de vengeance (parcelle de récit dont il se débarrasse vite) avant qu’il ne soit à la fois affrontement pour un territoire (Une prairie occupée par un shérif pacifique, un nordiste en quête d’une terre paisible pour lui et sa famille, ainsi que deux frangins aux antipodes l’un de l’autre dans la méthode mais souhaitant tous deux le départ des « squatteurs ») et duel fratricide. Robert Taylor d’un côté et John Cassavetes de l’autre, le calme contre la tempête, la quiétude diplomatique contre l’excité de la gâchette, incarnent deux personnages complexes et donnent tous deux corps à cet affrontement inévitable, qui se solde dans une prairie inondée de fleurs mauves, avec la montagne enneigée en arrière plan. Si le film est plutôt inégal dans son rythme et son interprétation parfois over the top, on ne peut lui enlever la sécheresse de son style, l’ambivalence de son récit et ses paysages majestueux.