Un western intelligent, un peu bavard, porté par un remarquable scénario de Rod Sterling, le futur créateur de la Twilight zone. Les protagonistes ne sont pas pour une fois manichéen, sauf peut-être le patriarche, maître de la vallée, sorte de compas moral du récit.

Robert Parrish a un peu désavoué son film : la MGM a fait des coupes et fait tourner des scènes à John Sturges pour le rendre plus héroïque, plus classique.

Car ce trio formé par ces deux frères, et la femme que l'un d'eux vient de ramener dans le ranch familial pour l'épouser, n'est pas banal. Au-delà du schéma classique de la dualité et de la conquête amoureuse, le film s'attarde sur ses personnages, dont on apprend au fil des conversations qu'ils sont tous perdus et écorchés. La femme a suivi un homme qu'elle voudrait materner, plus qu'épouser, et va bien entendu tomber amoureuse du grand frère, qui a du élever le petit tout seul. Mais tout se fait en subtilité, dans les non-dits.

Quand à l'analyse du cycle de la violence, il est aussi surprenant : alors que tout semble nous mener à un duel final fratricide, le jeune frère préfère se suicider, hors-champ, que d'affronter son aîné. Le tout dans un cadre bucolique, sorte d'Eden primordial.

On sent qu'on frôle le chef d'oeuvre. Les acteurs sont excellents, la réalisation bien pensée. Mais la fin précipitée et moralisatrice gâche un peu ce spectacle idéal. Clairement, des scènes ont été coupées, et pour fois j'aurai aimé que ce western de 80 minutes nous emmène plus loin. Il méritait ses deux heures.

MetalPIg
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le 14 oct. 2023

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