Derrière le talent évident de PTA, autant visuel que dans la direction d'acteur, je ne pourrai cacher mon désarroi face à ce film dont je vais me demander longtemps ce qu'il veut réellement nous dire !
Car il n'est pas seulement question de deux jeunes américains qui se cherchent l'un l'autre. PTA nous montre aussi parfois longuement des personnages secondaires qu'il cherche à décrédibiliser ou à ridiculiser comme pour nous suggérer que l'essentiel serait bien ailleurs, dans l'intime et l'individu, mais en vérité peut-on vraiment faire sans ce qui nous entoure ?
Faire sans la politique ? Sans l'engagement pour de vraies causes ? Sans notre indignation, ou pour le moins notre opinion, sur ce qui nous paraîtrait injuste ou scandaleux ?
PTA, en nous montrant ses personnages qui constamment restent spectateurs du monde, même quand ils tentent de l'intégrer, nous répond que oui, il est donc préférable de se fermer les yeux et de se contenter de s'amuser avec nos proches.
Mais bon, c'est tout de même plus facile quand on est blanc et hétéro hein, comme nos petits chérubins qui sont autorisés à vivre ce qu'ils veulent, même la petite Alana, pourtant de confession juive qui ne se verra jamais vraiment contredite, ni par sa famille, ni par un entourage réellement hostile.
Restent selon moi de ce film quelques moment savoureux comme cet entretien avec la directrice de casting à mourir de rire ou ce jeu de séduction d'Alana avec cet acteur à l'égo surdimensionné interprété par Sean Penn.
L'égo étant selon moi le vrai personnage principal de ce film qui ne réussit jamais vraiment à prendre, à convaincre ni surtout à emporter.