Réaliser, aujourd'hui, un film centré sur des ados, se déroulant dans la Californie des 70s est une démarche pouvant se borner à faire du cool pour du cool, dans la facilité d'une pose référencée.
Alors oui le cool reste l'un des ingrédients principaux de cette pizza, mais Paul-Thomas Anderson ne limite pas son approche à cela, ni d’ailleurs à la romance adolescente, autour de laquelle s'articule pourtant tout le film.
On embarque donc pour une balade dans l’Amérique de cette époque là, ponctuée aussi bien de morceaux musicaux iconiques sans être, pour la majorité, de ceux déjà bien trop rabâchés, que de scénettes, la plupart du temps hilarantes mais parlant l'air de rien de sujet comme le racisme ordinaire, l'homophobie, la police toute puissance ou encore le rapport au pétrole, autant d'aspects conservant un échos particulier en les regardant avec le prisme de notre époque.
La question de la différence d'âge entre Alaina et Gary n'est peut-être pas abordée comme il se devrait, à peine y a-t-il quelques réflexions disséminées au court du récit. Un peu dommage car le fait de prendre ce sujet à rebrousse poil des rapports les plus communs dans la fiction aurait pu avoir un grand intérêt, mais était aussi franchement casse gueule, et en restant discret ce sujet évite peut-être de nuire au film en lui-même.
Ce qui est si grisant avec Licorice Pizza, en plus de sa pléiade de seconds rôles tenus par des acteurs de premier ordre, c'est que l'histoire d'amour est toujours présente en filigrane, maladroite, ils se tournent autour à coup de grandes tacles maladroite, repoussant sans cesse une concrétisation qui pourrait être décevante, mettant fin à une confrontation si plaisante.
Même si tout cela passe par bon nombre de clichés l'humour omniprésent, la tendresse qui ne s'assume pas, le rythme, qu'il soit musical ou cinématographique, et ce traitement des acteur, magnifié dans leurs imperfections, font de ce film un moment qui fait un bien fou, ce qui actuellement est plus que bienvenu.