Revu sur écran ordinateur 29.09.2018
Tant la mise en scène est parfaite et décente, placée au bon endroit, je n'ai même pas vu (à la deuxième vision!) le couvre-chef que Christl a gardé dans ses mains par inadvertance... avant qu'elle ne le voie elle-même dans ses mains.
2 décembre 2015:
Une réplique qui vaut bien celle célèbre du Plaisir : "Je l'ai protégée de tous les dangers... et aussi de tous les bonheurs." - Deux tombes signalées par la petite croix supérieure enneigée des sapins. - Une mise en scène et une direction d'acteurs d'une finesse, d'une invention sidérantes qui ne baisse jamais ses yeux amoureux sur les êtres qu'il saisit en mouvement : Mizzi et ses fossettes avec son chocolat sur le nez pour cause d'écoute aux portes, par ex.; la visite de Fritz (Lobheimer) chez le père de Christine, absente, par ex. [jeu, mise en scène, dialogues !!!], le monologue bouleversant de Magda Schneider, tout en retenue et sous l'hypnose de la douleur extrême devinant elle-même la mort de l'amant qu'elle a à peine connu et connu de toute éternité - l'espace fait à la musique, à la danse, à la respiration des êtres et de leurs émotions !!! Des situations amenées avec une finesse et une concentration de timide passionné où l'on sent le souci de remplacer le coup de théâtre par la caresse tragique du destin, de noyer l'événement dans le flux des choses imperceptibles mais de rendre perceptible le flux en retour, d'où ces mouvements déjà qui sont ici, pour des raisons techniques, esquissés, désirés. Et au bout du compte, cette tristesse douce qui rend humble ou cette humilité qui rend triste peut-être, mais vivant au monde. Et lorsque les personnages sont "secondaires", c'est qu'on peut vivre déjà un ou deux films en eux, le père, la baronne, etc... On ne se contente pas d'un film chez Ophüls, ni d'une vie de cinéma, tout y passe : la mort et la vraie vie, autant de films que de personnages, autant de vies et pour chacunes les cicatrices de moments de bonheur arrachés à l'oubli, ces éclats qui restent dans les yeux des vivants et qui passent même parfois d'une mère à sa fille, d'une Magda à une Romy...