Ca dure 46 minutes, et c'est impeccable : tout est là, il n'y a besoin de rien de plus. Pavel Lozinski a trouvé la durée la plus juste pour raconter l'histoire de Henryk Greenberg, son enfance en Pologne, caché dans un trou dans la forêt avec sa mère, et la disparition inexpliquée de son père. Il revient 50 ans plus tard à l'endroit de sa naissance et interroge tout le monde pour savoir ce qu'est devenu son père. Il finit par découvrir la vérité.
En 46 minutes, on voit le chagrin d'un homme, son courage aussi, la façon dont le traumatisme est toujours actif chez lui ; et un village, avec ses justes, ses lâches, ses salauds, ses silences, ses dénis, ses arrangements avec la vérité. Le film est sec, précis, centré sur la parole de tous ces gens interrogés. Il ne cherche pas l'effet. Il est dans la justesse de sa quête.