Un film de "science-fiction horrifique" de 2017 que je découvre …

Quand j'ai commencé à voir le film, je me suis dit "tiens, on remet le couvert avec Alien". Puis le visionnage du film se poursuit et puis, non, même s'il s'en inspire certainement, le suédois Daniel Espinosa fait quelque chose de sensiblement différent.

Il semble que la base du scénario soit une extrapolation intellectuelle de la mission "Curiosity" sur la planète Mars dont l'objet était de déceler des traces de vie. Que se serait-il passé si parmi les échantillons ramenés à bord du vaisseau, il y avait un échantillon recélant un embryon ou même une cellule vivante ?

Le film va beaucoup plus loin, bien entendu, en supposant que l'échantillon aura été ramené vers la station orbitale en rotation permanente autour de la Terre à des fins d'examens préliminaires. Justement, là, la cellule vivante va se développer et devenir une créature jusqu'à se révéler franchement hostile au point d'être même une menace pour la Terre qui n'est plus qu'à une "encablure" de la station...

D'un point de vue de la mise en scène, Daniel Espinosa réussit bien son coup en termes de progression de l'horreur.

Au début, on se laisse bien prendre par une ambiance bon-enfant où tout le monde s'entend bien, où un des astronautes assiste en direct à l'accouchement de sa femme restée au pays, où tout le monde assiste aux premiers développements de la "cellule vivante" qui est bien mignonne et semble même faire des câlins au gros doigt (ganté) de l'expérimentateur. On reconnait bien là, l'être humain dans toute son humanité de penser au Bien avant de penser au Mal. Au point, d'ailleurs, qu'un concours est lancé auprès des écoliers sur Terre pour donner un nom à la mignonette créature. C'est décidé, la créature s'appellera Calvin et puis, et puis, évidemment, la croquignolette créature va se développer, profiter, se développer encore …

On en arrive à un film plutôt efficace d'un huis-clos dans un espace confiné en apesanteur où les exactions de la créature se font devant tout le monde, à travers des hublots, rendant le film plutôt angoissant où le cœur le dispute à la raison. On me dira que tout ceci est bien classique mais le réalisme de ce dilemme mis en scène reste crédible. Comment ne pas vouloir intervenir pour porter secours au collègue en train d'être attaqué par la créature sous le fallacieux prétexte inhumain : "tant pis pour lui, on doit d'abord sauver les autres".

Maintenant, si je prends un peu de recul sur le scénario, le film me semble faire preuve d'un peu de candeur. Car enfin, les personnels choisis dans ce genre de mission subissent des entrainements intensifs et prolongés, un conditionnement psychologique du type commando ou a minima militaire qui les éloigne normalement de toute considération humaniste pour ne suivre qu'un intérêt général préalablement parfaitement défini. Les astronautes n'ont plus grand-chose à voir avec des gens ordinaires. Il y a de la formation, des protocoles, des procédures, des réflexes intangibles et incontournables qui auraient dû empêcher certains dérapages observés dans le film.

Mais bon, dans ces conditions, il n'y a plus de film, non plus. Enfin, plus de film de "science-fiction horrifique" …

Le casting repose sur quelques bons acteurs comme Rebecca Ferguson (Dame Jessica dans Dune), Ryan Reynolds (L'avocat dans "la femme au tableau") puis Hiroyuki Sanada, Jake Gyllenhaal que je ne connais pas.

Au final, film diaboliquement efficace (pour un premier visionnage) d'autant qu'une musique prenante et obsédante rajoute une bonne couche d'angoisse chez le spectateur. Mais au revisionnage, je me demande si le film conservera la même efficacité, une fois la surprise passée.

Je m'interroge aussi sur le titre. Ne prépare-t-il pas une suite ?


JeanG55
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le 29 mars 2024

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