Après avoir réalisé plusieurs courts-métrages centrés autour de personnages solitaires, Rosanne Pel nous livre un premier long métrage dont on ne sortira pas indemne. Les quinze premières minutes du film correspondent à son travail réalisé en Master, le film oscille entre scènes de documentaire et fiction. Tourné en Pologne, cette fiction dans laquelle s'immiscent des éléments de la vraie vie décrit la trajectoire d'Erik, un adolescent qui ne maîtrise pas son corps d'homme, à cheval entre un univers enfantin où règne des jeux entre garçons et en proie à la violence du monde adulte. Le film nous met mal à l'aise : malgré son crime, on ne parvient pas à détester totalement le protagoniste qui a grandi sans père et qui cherche à se racheter de sa faute. En creux, c'est l'éducation qui est remise en cause. Les mères sont trop jeunes et ne parlent pas suffisamment à leurs enfants. Les comportements humains sont semblables à ceux des animaux et aucune échappatoire ne semble possible pour les femmes dans ce milieu campagnard. Le constat qui est fait sur la nature humaine est sombre : l'homme est un animal violent et impulsif. La force du film réside dans le point de vue adopté et dans les réflexions qu'il suscitera quant à l'origine du mal.