Ligne rouge 7000 est sorti un an avant Grand Prix et déjà, un sent un immense fossé en défaveur du film de Howard Hawks, lequel parait d'une ringardise, aussi bien dans la façon de filmer les courses que dans l'histoire en général, qu'il faut se pincer pour croire que c'est le réalisateur de Rio Bravo derrière la caméra.
C'est une histoire d'amour triangulaire, avec en fond les courses de stock-car se déroulant entre autre à Daytona, mais il faut comprendre que ce projet a été offert sur un plateau à Hawks par la Paramount car le studio voulait que, à la manière de Lauren Baccall, il puisse faire émerger de nouvelles jeunes stars, que ce soit James Caan ou Laura Devon, mais personne ne sort du lot, car ils sont tous d'une grande fadeur. De plus, le réalisateur a voulu faire ce projet pour faire plaisir à l'un de ses enfants, Gregg me semble-t-il, alors passionné par les voitures. Mais il ressort que Howard Hawks semble totalement dépassé par son époque, et qu'il semble à la porte de ce qui va révolutionner le cinéma américain d'ici deux ans, avec un certain Bonnie & Clyde. Car sinon comment expliquer ces romances dignes de magazines photos ? Ou alors la mise en scène des courses qui n'est constituée que de stocks shots, de transparences, et d'acteurs qui font semblant de gigoter sur leurs sièges en pilotant ? On est à 1000 kilomètres de Grand prix qui nous faisait ressentir ce que c'était d'être dans l'habitacle d'une Formule 1....
Si il y a une chose que je peux mettre au crédit du film, c'est son aspect très étrange, où la mort frappe souvent, y compris les personnages principaux.
Mais pour le reste, Ligne rouge 7000 sera un échec commercial complet, un des plus gros bides de Howard Hawks qui se réfugiera dans la valeur sûre qu'est le western avec ses deux derniers films : El Dorado, où il retrouvera James Caan et Rio Lobo. Mais je comprends pourquoi celui-ci reste si difficile à voir, car c'est ce que j'ai vu de plus raté chez Hawks.