Rien à dire : la photo est belle, et la mise en scène sobre mais appliquée de Tod Williams s'avère très adaptée au récit. De plus, enfin un film avec un adolescent ressemblant VRAIMENT à un adolescent, avec des problèmes que rencontrent TOUS les adolescents. Et puis, difficile de dire le contraire : entretenir à cette âge une liaison avec Kim Basinger a de quoi en faire fantasmer plus d'un, apportant un indéniable piquant à l'entreprise. Reste que, sans que je ne sache vraiment dire pourquoi, je ne me suis pas plus senti concerné que cela par cette histoire, comme si celle-ci nous apparaissait lointaine, trop éloignée en tout cas pour vraiment nous intéresser. Il y a pourtant de bonnes idées, des détails intrigants, mais ne se concrétisant que rarement vers quelque chose de vraiment profond, saisissant.
Peut-être est-ce dû à la prestation d'un Jeff Bridges convaincant mais moins brillant qu'à l'accoutumée, à moins que ce ne soit la trame principale qui manque d'épaisseur. Ou bien le sentiment que tout est déjà joué, sans qu'aucun enjeu n'apparaisse réellement... Probablement un peu de tout cela à la fois. Pourtant des choses m'ont plu, comme le lien complexe unissant Ted et Eddie (bien qu'on puisse le trouver parfois peu crédible), et de façon générale les relations qu'entretiennent les différents personnages les uns avec les autres, jamais simplistes ou manichéennes. Des qualités qui, malheureusement, n'auront pas suffi à me faire adhérer à une œuvre manquant trop de chair et de passion pour me convaincre réellement.