Baby Face n'aurait jamais pu voir le jour à l'époque du code de censure. Aujourd'hui, il est le parfait exemple de ce qu'Hollywood pouvait produire avec le parlant au tout début des années 30. Avant que le code Hays n'arrive, avant que cette censure implacable s'abatte sur la production américaine, ce genre de sujets était possible.

Babye Face c'est l'histoire d'une pauvre fille, élevée par son père dans un tripot. Elle est jolie alors il l'utilise pour attirer les clients. Ces derniers, crasseux tout droit sorti des égoûts, la complimentent, la touchent, la désirent. Son père est prêt à tout pour gagner de l'argent, y compris à faire de sa fille une pute.

Lorsque ce dernier meurt, Lily prend la tangente et part pour New York. Elle n'a aucun respect pour les hommes qui ne sont que des porcs pour elle. Riches ou pauvres, tous sont prêts à n'importe quoi pour la posséder. Alors Lily use de ses charmes. Elle drague et couche avec ses supérieurs, célibataires ou mariés, et petit à petit, elle gravit les échelons. Quand la situation semble tourner à son désavantage, elle joue la petite fille piégée par un horrible pervers. Avec son visage d'ange, elle parvient toujours à remporter la partie.

Pas toujours très bien mis en scène et pas toujours très bien joué de la part de certains acteurs, Baby Face est un film qui affiche très clairement son propos. On ne compte plus les regards lubriques jetés sur la jeune fille, les plans implicites sur certaines parties de son corps, le montage pour montrer qu'elle se donne à n'importe quel homme. En bref, le réalisateur Alfred E. Green n'a pas tenu à faire dans la dentelle. Le but fut d'être direct pour provoquer voire choquer.

Baby Face n'est pas un film excellent, mais il est important de le voir car il est le reflet d'une époque qui fut violemment balayée par le code de censure. Et on s'amuse ou l'on s'offusque de voir que de telles productions pouvaient être possible !
busterlewis
6
Écrit par

Créée

le 2 oct. 2012

Critique lue 621 fois

5 j'aime

busterlewis

Écrit par

Critique lue 621 fois

5

D'autres avis sur Liliane

Liliane
Boubakar
7

La première féministe du cinéma ?

Tourné en pleine période de Prohibition, et quand le codes Hayes n'était pas encore en vigueur, Baby Face est un portrait impitoyable d'une femme prête à gravir les échelons de la société en usant de...

le 22 mars 2013

5 j'aime

Liliane
Alligator
5

Critique de Liliane par Alligator

Une histoire gonflée : une femme, fille d'un gargottier prêt à offrir sa progéniture à un quelconque politicard pour sauvegarder son bouge, s'en va à New-York pour grimper à la force du poignet et du...

le 11 févr. 2013

5 j'aime

Liliane
busterlewis
6

Critique de Liliane par busterlewis

Baby Face n'aurait jamais pu voir le jour à l'époque du code de censure. Aujourd'hui, il est le parfait exemple de ce qu'Hollywood pouvait produire avec le parlant au tout début des années 30. Avant...

le 2 oct. 2012

5 j'aime

Du même critique

The Place Beyond the Pines
busterlewis
5

Avoir un pistolet en or n'empêche pas de manquer sa cible.

Il y avait tout pour faire un film d'exception : - un bon matériau de départ : la vie pourrie de Ryan Gosling qui aurait pu se replier sur celle de Bradley Cooper, qui est socialement de l'autre...

le 25 avr. 2013

49 j'aime

Capitaine Phillips
busterlewis
9

La rage de vivre

Il est peut-être temps de reconnaître la cohérence, le style et la minutie du cinéma de Paul Greengrass qui réussit toujours à se renouveler, à se placer devant de nouveaux défis. Capitaine Phillips...

le 23 nov. 2013

31 j'aime

Le Journal d'Anne Frank
busterlewis
10

Peut-on noter ce livre ?

Je ne mets pas de "note" au Journal d'Anne Frank car peut-on noter un journal intime? Peut-on noter, juger de la qualité d'un livre qui n'était pas destiné à être publié ? D'ailleurs, quel est...

le 16 févr. 2019

13 j'aime