La première féministe du cinéma ?
Tourné en pleine période de Prohibition, et quand le codes Hayes n'était pas encore en vigueur, Baby Face est un portrait impitoyable d'une femme prête à gravir les échelons de la société en usant de ce qu'elle dispose : ses charmes. Le titre du film renvoie à sa beauté juvénile.
Certes, l'époque faisait qu'on ne parlait pas frontalement du sexe, mais on comprend très vite que cette femme, Lily Powers, a déjà couché avec des clients de son père, barman minable qui meurt dans un incident, et que le conseil de l'un d'entre eux est de se servir de son charme comme d'une arme de séduction massive pour réussir et faire son trou dans une société frappée par la crise. En l’occurrence, elle va travailler dans une banque, et gravir les échelons en séduisant son supérieur et en le virant dès qu'elle a pris sa place.
C'est un film très important, celui où Barbara Stanwyck va être révélée, et aussi par la manière de dire que oui, les femmes peuvent prendre le pouvoir. Pas seulement en couchant, mais en virant des hommes et en se montrant leur égal par la force.
Je regrette juste que la fin soit presque à l'encontre de ce qu'on a vu auparavant. Imposée par la censure, cet épilogue est quasiment larmoyant, voire moral. C'est dommage, quand on voit le film baigne dans cette immoralité.
Mais cela dit, c'est une grande réussite, presque osée à l'époque où elle où a été produite, et je le répète, avec une formidable Barbara Stanwyck . A noter que pour les acharnés de la filmographie de John Wayne, qu'on le voit durant 10 secondes dans une scène où il se fera lourder par la fameuse Baby Face.