En 1932, la MGM eut un grand succès avec un film nommé "La femme aux cheveux rouges" de Jack Conway, qui mettait en scène une fille ambitieuse utilisant la promotion canapé pour s'élever dans la haute société. Darryl Zanuck décide d'écrire une histoire similaire pour répondre au succès de la MGM. Il vend son scénario pour 1$ à la Warner dont il était déjà employé et sera crédité sous le pseudonyme Mark Canfield.
Avec son histoire et sa fin immorale, "Baby face" va être un des films déclanchant de la mise en place du code de censure Hays aux Etats-Unis en 1935. Car le scénario fait ici presque l'éloge de la prostitution pour réussir dans la vie; et en donnant une citation Nietsche comme caution morale ! Du moins dans la version non censurée, car même si la commission Hays n'était pas encore en vigueur, une certaine auto-censure avait déjà lieu aux Etats-Unis où les cinémas étaient aptent à refuser de projeter certains films. Le film fut donc corrigé avant distribution en supprimant cette référence à Nietsche et avec une fin alternative où Lily retrouve sa condition modeste. Ceci n'empêchera pas celui-ci d'être interdit de certaines salles à l'époque.
Cette version non censurée ne fut retrouvée qu'en 2004 dans les archives de la Warner, dévoilant un film avec un cynisme rarement égalé et avec sa fin originale. Les répliques singlantes de Barbara Stanwyck font mouches des dialogues parfaitement cisellés non sans humour noir. Un humour que le réalisateur sait aussi utiliser dans sa mise en scène, comme cette scène où Henry Kolker se rend pour la première fois chez Lily. On le voit ressortir presque immédiatement laissant croire que ce fut une courte visite, jusqu'à ce que une femme de ménage dans le couloir lui dise "Good morning !". Le réalisateur laisse aussi planer le doute sur les relations de Lily avec sa bonne noire, qui ne la quitte jamais et qui semble être la seule chose qu'elle défendra dans le film.
On notera une courte apparition parmi les amants, d'un jeune acteur nommé John Wayne.