Trois ans après le très remarqué La Fièvre de Petrov au Festival de Cannes, Kirill Serebrennikov revient sur grand écran avec Limonov, la ballade, présenté également en compétition sur la Croisette cette année.
Après Leto, La femme de Tchaïkovski ou encore La fièvre de Petrov, Kirill Serebrennikov revient en passant encore par la grande porte de Cannes. Étant lui même exilé politique depuis peu, comment ne pas faire le rapprochement avec Edouard Limonov ? Avec Limonov, la ballade, Serebrennikov confirme son immense talent de metteur en scène et de réalisateur, avec un film racontant la noirceur de l’âme humaine dans sa complexité, tout en parlant d’un pays fracturé par sa politique et ses idées.
Twist again a Moscou
Loin d’être un chemin bordé de roses, Limonov la ballade est le portrait d’un anti-héros détestable au possible. Misanthrope, sexiste, salaud, masochiste : Kirill Serebrennikov nous raconte la vie d’un personnage exécrable. Mais il le fait avec une mise en scène débordante d’originalité et d’idées inventives. Le récit est d’emblée intrigant, nous plongeant dans un biopic qui se démarque dans le genre. Un anti-héros, une mise en scène au rythme rock’n’roll, le tout sublimé par des plans-séquences brillants.
Serebrennikov nous raconte la vie de ce poète russe, qui recherche la célébrité et la reconnaissance de son talent. Seulement, en apprenant qui est cet abominable homme, le réalisateur apporte une dimension psychologique autour de lui. Les émotions ressenties sont fortes. Tantôt on le déteste, tantôt on a pitié, tantôt on peut comprendre des actions de sa part… Mais cela, toujours d’un œil scrutateur, en pénétrant aussi bien sa vie que ses pensées et son intimité. Même les mauvaises personnes apportent les plus grandes réflexions sur la nature humaine.
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