Non, décidément non. J'ai beau filer au ciné dès que le nom de Spielberg apparait au générique, je n'arrive plus à en ressortir satisfait depuis maintenant près de 10 ans.
Sur ce Lincoln, deux aspects pêchent particulièrement. Une réalisation ultra-académique, mou du genou tout en plans longs bien chiants et en travellings pépères, et un scénario cours d'histoire stéréotypé 1960. Spielberg fait un film à destination des facs américaines qui ne concerne que peu le reste du monde. Son approche est manichéenne au possible. Lincoln a pour deuxième prénom Gandhi et les démocrates sont de tels connards vicieux qu'on a l'impression d'être face à du mauvais ciné Super. On ne parlera même pas du contexte historique tellement survolé qu'une préalable bonne connaissance de l'histoire américaine du XIX° est indispensable pour saisir les enjeux de ce qui nous est péniblement exposé ici (la ratification de l'amendement pour l'abolition de l'esclavage).
Ajoutez à ça John Williams qui nous pond la même musique depuis Munich et des acteurs qui peinent à convaincre et vous aurez l'archétype d'un Spielberg du XXI°. Un truc indigeste, relativement hautain et bien à côté de la plaque.