Contrairement à leurs collègues policiers, les pompiers n’ont eu guère l’occasion de briller sur le grand écran et c’est bien dommage tant ce métier noble et difficile est tout aussi nécessaire et important. De plus, on peut trouver cela étonnant car le sujet de ces hommes et de leurs exploits apparaît pourtant hautement cinématographique. Néanmoins, hormis le thriller culte « Backdraft » (sorti il y a trente ans!) et « Echelle 49 » outre-Atlantique ainsi que « Sauver ou périr » et l’excellent thriller « Les Hommes du feu » pour la France, rien à signaler au cinéma qui prenne ces hommes comme thème ou même contexte principal. « Only the brave » rectifie donc le tir et il le fait bien. Beau sujet donc, excellents comédiens, un aspect réaliste et surtout une belle dose d’humanité et d’émotion jamais forcée qui font de ce long-métrage l’œuvre qui manquait sur le sujet.
Joseph Kosinski, qu’on n’attendait pas là après ces films de science-fiction « Tron, l’héritage » et « Oblivion », parvient à rendre toute la difficulté du métier de pompier ainsi que les conséquences qu’il peut avoir sur leur vie de famille. Le film est tiré de faits réels et se révèle comme un bel hommage sans tomber dans le pathos et l’émotion forcée. La mise en scène de Kosinski tire complètement partie des paysages désertiques ou forestiers de l’Arizona avec de magnifiques plans larges et une réalisation d’ampleur qui alterne immersion au sein d’incendies plus ou moins extrêmes et moments plus intimes. Ces derniers sont également filmés avec grand soin mais toujours avec un aspect visuel travaillée et adéquat. Cette constance et ce perfectionnisme visuels de chaque plan font de « Only the brave » une réussite également sur le pan esthétique.
Le film prend le temps de bien présenter les personnages, de leur donner un background conséquent et nécessaire pour que l’on s’y attache. Leur psychologie est fouillée et même certains personnages féminins sont creusés. Enfin surtout celui de Jennifer Connely qui brille d’intensité d’ailleurs dans ce rôle ingrat et donne au film certaines de ses plus belles scènes. Il en est autrement d’Andy McDowell complètement sacrifiée. La distribution masculine est également bonne et on sent la volonté des producteurs de se doter d’un casting d’acteurs chevronnés et reconnus pour faire honneur à ce drame véritable. Entre moments de vie classique mais touchants et interventions sur le terrain toujours réalistes et documentées (on sent que Kosinski ne veut pas sacrifier son script sur l’autel du spectaculaire et trahir les familles), les deux heures passent parfaitement. On est pris par ce que vivent ces hommes jusqu’à un final inattendu et déchirant. Le grand film, à la fois classique et beau, sur ce métier qu’on n’attendait plus et dont a du mal à comprendre l’échec lors de la sortie en salles…
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