Il était une fois six personnages. Tous américains. Et tous liés par fil même ténu à la politique ou à la guerre. A Washington, un sénateur a convoqué une journaliste qui ne s'en laisse pas conter afin de lui parler d'une opération ambitieuse qu'il vient d'initier et visant à remporter définitivement la victoire en Afghanistan. Sur la côte est, un professeur en fin de carrière convoque un brillant étudiant en sciences politiques pour l'inciter à réfléchir à son avenir et prendre les bonnes décisions dès aujourd'hui. Et en Afghanistan, dans la neige des sommets de l'Hindou Kouch, deux soldats blessés luttent pour ne pas tomber aux mains des talibans qui leur ont tendu un piège.
Trois zones géographiques. Trois situations. Et des conversations témoignant de la politique américaine sur la guerre, sur son prétendu rôle de gendarmes du monde, de garants du monde civilisé, sur la lutte contre le terrorisme, sur cette fin qui - selon Machiavel - justifie les moyens. Sur cette presse écrite et télévisée qui exerce aujourd’hui un rôle de propagande au service du pouvoir, bien loin de sa profession initiale de journalisme critique et indépendant perdue depuis longtemps.
Trois tableaux étroitement mêlés les uns aux autres. Trois tableaux qui se déroulent au même moment et qui se recoupent. Trois tableaux pour un mea culpa sur les erreurs passées et pour une critique non voilée sur la poursuite de cette politique de faux semblants.
Un film révélant le désastre de l’administration de Bush Jr, du fric claqué en pure perte dans des opérations militaires irréfléchies, sur ces agneaux qui donnent des ordres sans connaître les réalités du terrain et envoient les lions au casse-pipe. Un film mettant en relation le discours politique à l’exécution en live et à ses conséquences.