Little Boy est sorti sur les écrans américains en avril 2015. Deux ans d'attente avant qu'il nous parvienne, donc, une durée qui n'est en général pas des meilleures auspices quant à la qualité du film. Son affiche française n'est pas des plus engageantes non plus, bardée de citations plus laudatives les unes que les autres et extraites de médias tels que Okapi, Notre temps, Pélerin ou Aleteia. Oh, oh, se dit alors le futur spectateur méfiant, s'agit-il ici d'une oeuvre à forte connotation chrétienne ? La vérité est que peut-être mais on peut facilement l'ignorer si l'on n'a pas de goût particulier pour la chose religieuse. Sur l'affiche américaine, l'accroche du film d'Alejandro Monteverde se lisait plus sobrement : Croyez à l'impossible ! Little Boy revendique en effet cette volonté de croire que le pire n'est pas inéluctable même en temps de seconde guerre mondiale. Surtout que le film est vu à travers les yeux d'un enfant, haut comme trois pommes et dont l'environnement semble comme issu d'un conte des frères Grimm. C'est dire que tout n'est pas rose bonbon et le film, plutôt sympathique dans ses aspects magiques et pittoresques, a tendance à trop tirer sur la corde mélodramatique avec force larmes versées. Si la mise en scène ne s'impose pas, réduite à néant par les effets de décorum et de lumière, l'interprétation est d'un niveau acceptable à commencer par celles du Little Boy, Jakob Salvati et de sa mère, la toujours épatante Emily Watson. Les personnages secondaires restent cependant sommairement croqués dans ce film familial sans génie mais sans trop de lourdeur non plus, hormis son orientation lacrymale.