Donc il s'agissait bel et bien d'un petit miracle. Avec cette histoire toute bête, cette mise en images tout ce qu'il y a de plus illustrative, cet optimisme forcené, il y a vraiment de quoi se demander d'où LMS puise la force qui lui permet de faire chavirer les coeurs à chaque visionnage et de rester aussi frais 10 ans après une sortie accueillie en fanfare.
Peut-être qu'on tient en fait là l'alchimie rare derrière laquelle beaucoup de cinéastes courent toute leur vie durant sans jamais l'atteindre pour certains. L'humilité du point de vue qui nous permet de partager un moment avec des personnages ultra-attachants. LMS n'a rien d'une réussite artistique majeure, mais les faits sont là : le film transporte et émeut constamment. Le plaisir est immense de retrouver cette petite famille, 10 ans après, comme des amis qu'on aurait perdus de vue trop longtemps.
Sans conteste, le casting est l'un des tous meilleurs de la décennie. Il offre une véritable partition collective sans faille, à l'issue de laquelle chacun sort grandi sans avoir tiré sur la couverture. A tel point qu'il serait injuste de mettre en valeur l'un d'eux plus qu'un autre.
Malgré tout, je comprends que le film puisse irriter certains. LMS laisse peu de place à la demi-mesure, ça passe ou ça casse. A l'image d'une conclusion aussi jouissive et hilarante que caricaturale et mal montée. Mais parfois, on peut aussi arrêter d'intellectualiser et apprécier une petite perle de simplicité.