Scénariste doué pour Coppola et Richet, futur réalisateur des American Nightmare, James DeMonaco faisait ses premiers pas comme metteur en scène avec Little New York produit par Luc Besson. Un polar où l'on suit les destins d'un mafieux, un égoutier et un épicier sosie de Jean-Pierre Mocky.
Tous trois rêvant de grandeur, d'un destin flamboyant, mais finissant inévitablement par être déçus. Hélas, si ce postulat de départ pouvait laisser promettre une épopée à la Tarantino ou à la Paul Haggis, une ambiance à la Scorsese, Leone ou Coppola, DeMonaco se fiche des dialogues et de l'action. Si ces trois personnages vont tous se croiser à un moment, leurs rêves idiots (conquérir un territoire, vouloir un enfant surdoué, gagner aux courses) ne rendent pas l'ensemble palpitant.
Ce rythme mollasson, renforcé par la bizarrerie de certaines situations, ne m'a pas vraiment intéressé là où les American Nightmare délivrent un plaisir coupable et une tension de tous les instants. Comme DeMonaco débutait, il fallait bien qu'il se fasse la main. Je lui laisse le bénéfice du doute pour cette fois.