Essai poétique merveilleux, entre les deux sphères du rêve et de la réalité, le film de Kim Ki-Duk se contemple comme un specimen rare. Objet de curiosité, parce que ses deux héros sortis de nulle part incarnent quiconque et personne, et que leurs dialogues sont eux aussi hors-normes. Echanges muets qui expriment l'ampleur de leur amour, porté à l'écueil par le bourdonnement alentour. Paradoxalement ouvert (à l'interprétation et au tout-venant), et aucunement concentrique, Locataires est une très belle leçon de partage et de générosité.