Solide

Locke, c’est une histoire de béton (Concrete en VO, un peu plus classe).
C’est l’histoire d’un homme qui travaille dans le béton.
Enfin c’est plutôt l’histoire d’un homme qui est coulé dans le béton. Un roc, un vrai.

Il incarné par Tom Hardy, dont on savait déjà qu’il avait un physique bétonné, qui prouve magistralement qu’il a le talent aussi solide que la carrure.

La mise en scène de Steven Knight est aussi solide et intransigeante que son sujet. Il nous propose un huis clos seul avec Ivan Locke. Tous du long. Sans rompre, ni plier. Sans ellipse. Une heure trente enfermé (jeux de mots un peu moisi avec Locke) dans une BMW.

Mais on ne décroche pas une seconde, porté par le jeu de Hardy et l’écriture de Knight.

Car si les autres personnages ne sont présents que par leurs voix au téléphone on les voit et on les comprend mieux que si il était filmé pendant 2 heures.

Ce film sans ellipse est un hymne à l’hors champ.
Sans quitter cette voiture, on voit la famille rouquine trépignant devant le match de la semaine. On voit l’atmosphère virile des chantiers où se côtoient Irlandais, Albanais et Polonais, unis par le labeur et la beuverie de réconfort. Enfin, on voit la faute commise, sans plaisir, dans la moiteur de la pitié, de l’alcool et de la solitude.

Car tous ceci est une histoire de fautes, ou plutôt de conséquences et de responsabilités.

Ivan Locke, c’est chaqu’uns de nous. C’est la question devant chaque merde qui peut nous arriver, fuir ou assumer. Subir ou reconsrtuire.

Ivan Locke, c’est un mec bien qui va tous perdre parce que c’est un mec bien.

Et Locke, c’est un film qui va nous couler (pour changer de clouer) comme du béton dans nos sièges en nous racontant l’histoire banal d’un mec banal dans une voiture. Bref c’est du vrai cinéma.

PS : sans spoiler, la fin effrite un peu la note, pas assez puissante en comparaison du film.