Ca commençait bien, vraiment. Une ironie mordante, des personnages hauts en couleurs, et une héroïne à qui on s’attache assez vite, en découvrant peu à peu sa personnalité espiègle et mordante.
Le style est très peu descriptif, laissant les dialogues nous introduirent à toute la psychologie de la galerie de personnages : le père, hédoniste et pince sans rire, le gentil Bingley, la douce et naïve Jane, la pitoyable mère et surtout le mystérieux Darcy.
Avec un procédé qui rappelle agréablement Dostoïevski, le récit avance principalement à coups de dialogues, nous laissant, à partir de ces avis croisés, nous faire une opinion des personnages et découvrir cette Angleterre bourgeoise du 17ème.
Ces dialogues permettent d’ailleurs de relever un peu une écriture très quelconque, qui peut, en partie, être expliquée par la traduction depuis un Anglais plus tout jeune.
Puis, à partir de la moitié, tout s’essouffle. Les personnages s’enfoncent dans la caricature, avec un manichéisme dégoulinant et on comprend qu’on simplement à faire à une petite histoire d’amour, dont on devine sans problème la fin.
Tous les problèmes et obstacles vont finir par se résoudre dans la douceur, sans tragédie ni conflit.
Darcy, après avoir faire croire un instant qu’il avait l’étoffe d’un grand personnage romantique, va rejoindre la platitude des autres protagonistes, ne se révélant n’être rien d’autre, à peu de choses près, qu’un prince charmant un peu grognon.
Il sera suivit de près par Elizabeth, l’héroïne, dont la présence d’esprit ne suffit pas à cacher des aspirations et une philosophie qui nous paraissent aujourd’hui bien fades.
Au final, tous ce que l’on finit par retenir de ces six-cents pages, ce n’est qu’une histoire d’amour pour petite fille, avec un ton ironique et pétillant, qui la rend agréable à défaut d’être marquante.