Comportant une idée assez atypique, « Locke » décide de proposer ses thématiques de manière suggérées. Alors que l’histoire aurait pu se dérouler de façon illustrative, le réalisateur décide d’installer son intrigue sur quatre roues et d’y enfermer son personnage, ce qui est un parti pris assez intéressant. Il confronte le personnage de Tom Hardy directement à ses problèmes, ne lui laissant aucune échappatoire. Ivan Locke prit au piège, doit s’abandonner à compter sur les autres, augmentant les risques et les imprévus. Le film est intéressant pour son côté psychologique, illustrant à travers Locke, l’opiniâtreté de l’homme à vouloir s’obstiner toujours à tout résoudre, même lorsque c’est impossible et à se mesurer aux autres (dans le cas de Ivan Locke, son père). Voulant arranger ce qui n’est pas arrangeable, dans le seul but étant de pouvoir se sentir en sécurité et en paix avec sa propre conscience. Steven Knight, profite de son bagage de scénariste pour ficeler son sujet de manière intelligente, en posant les bases d’un drame classique, tout en y atténuant une part de mystère. Jouant toujours sur la corde du retournement et du détournement, Knight offre une lecture assez floue de son film en y ajoutant peu à peu toutes les pièces du puzzle. Le personnage de Locke au départ assez banal et insignifiant, devient alors beaucoup plus complexe. Malheureusement, passé outre le fait que le film contient une qualité d’écriture indéniable et que Tom Hardy est une nouvelle fois impeccable, ce « Locke » devient assez pauvre. C’est surtout venant du côté de la mise en scène qu’on comprend bien que Steven Knight écrit mieux qu’il ne filme. Les plans deviennent vite répétitifs, ainsi que certains effets de caméras qui au départ sont assez intéressants et beaux visuellement, mais qui rapidement, sombrent dans une ennuyeuse morosité. J’ai noté aussi certains problèmes de rythme qui s’essouffle un peu à certains moments, mais qui grâce à la plume de Knight sont vite oubliés. Au final, « Locke » reste bon mais ne brille pas à tous les niveaux, restant anodin sur la forme, mais qui sur le fond parvient à se mesurer à un parfait exercice de style.
Jogapaka
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le 26 oct. 2014

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