The Last Stand
Le troisième film d'une saga a toujours été sujet de problèmes du côté de la licence X-Men. X-Men : The Last Stand était catastrophique par rapport à ce que Bryan Singer avait fait avec les deux...
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le 1 mars 2017
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Wolverine est le personnage le plus intéressant et charismatique des X-Men. C'est un loup solitaire et sauvage. Il vit selon ses propres codes et manie l'irrévérence avec ironie, sauf que ses aventures cinématographiques ne font qu'effleurer la noirceur et bestialité du super-héros. X-Men Origns : Wolverine ne fût pas une réussite et Wolverine : Le combat de l'Immortel n'arrangea pas son cas, surtout qu'on nous avait promis un film sombre et adulte. Pour ce troisième volet, James Mangold rempile à nouveau derrière la caméra et en accord avec son acteur principal Hugh Jackman, va enfin nous offrir une oeuvre à la hauteur de mes attentes.
Dans l'ouest sauvage d'un futur proche, Logan (Hugh Jackman) traîne sa grande carcasse abîmée par des années de luttes acharnées. Le monde a changé, les mutants sont en voie d'extinction et le professeur Charles Xavier (Patrick Stewart) est mourant. Au crépuscule de leurs vies, ces deux hommes vont devoir accomplir une dernière mission, en protégeant Laura (Dafne Keen), d'une organisation emmenée par Donald (Boyd Holbrook), voulant mettre la main sur cette jeune mutante.
Deadpool avait amorcé un changement de ton dans l'univers des adaptations aseptisées des comics. Ce n'était pas encore l'oeuvre "adulte" souhaitée, mais cela avait le mérite de bouger un peu les habitudes des blockbusters sans saveurs, se contentant de remplir leurs films d'effets spéciaux avec l'option 3D, en oubliant de nous raconter une histoire, de développer ses super-héros et de créer un méchant imposant. Alors qu'actuellement sur FX, la série Legion se démarque en nous plongeant dans la schizophrénie de David Haller (Dan Stevens); un mutant qui s'ignore; sous la plume de la folie créatrice salvatrice de Noah Hawley. Logan débarque sur nos écrans avec un ton d'une noirceur séduisante, à la réalisation nerveuse et pleine de rage.
Logan est en fin de course. L'adamantium empoisonne son sang, comme le cancer de la peau que combat Hugh Jackman. Il envisage d'en finir, en se baladant avec une balle en adamantium sur lui, tout en se noyant dans l'alcool et les antalgiques. Cette vie ne lui convient plus, mais lui a-t'elle un jour vraiment plu? Le professeur Xavier est une bombe à retardement. Comme Akira, il est enfermé dans un dôme d'acier afin de l'empêcher de communiquer avec l'extérieur. Pour que son cerveau malade n'implose pas et cause des dégâts irrémédiables à la population, on l'assomme avec des médicaments. Dans cet univers pessimiste, Laura apparaît comme une lueur d'espoir. L'enfant sauvage va redonner le goût de vivre à ses super-héros vieillissants, mais jusqu'à quand....
C'est un film de super-héros adulte. Au milieu de la sauvagerie des scènes de combats sanguinolentes, on va enfin prendre la peine de nous faire découvrir les personnages. Ce ne sont plus seulement des mutants, mais aussi des humains. La sagesse du professeur, tranche avec le pessimisme de Logan. Le premier se montre prévenant avec les gens, demande de la patience et de l'attention envers son prochain. Le second a une mission et veut l'accomplir le plus rapidement possible. Leurs regards sur Laura sont différents. Elle représente un avenir meilleur ou un fardeau, cela dépend de l'état d'esprit de ces deux hommes l'accompagnant vers l'utopique Eden. On s'attache à ce trio. C'est ce qui fait la différence avec les œuvres précédentes, tout comme sa noirceur.
James Mangold a décrit son film comme un western. On va apercevoir L'homme des vallées perdues, dont l'intrigue s'inspire. Les paysages sont désertiques, les plaines sont arides et Logan est un cavalier solitaire et taciturne à la Clint Eastwood. On pense à Mad Max, lors des poursuites en voitures menées à un train d'enfer. Mais aussi à Little Miss Sunshine, Akira et L'enfant sauvage. Son côté âpre et désenchanté colle à la peau. On est pris dans la frénésie des combats et on se régale de sa violence. L'animal qui sommeille en nous, à envie de rugir et de fondre sur la horde de méchants se trouvant sur la route de nos super-héros. Ce futur semble réaliste, son pessimisme reflète l'état actuel de notre monde en pleine décrépitude. Son ton n'est pas seulement sombre, il est saupoudré d'une touche d'humour noir et nous laisse une once d'espoir pour l'avenir de nos mutants.
C'est la fin d'une ère pour une génération de mutants. Ils ne sont pas immunisés contre les maladies s'attaquant aux système immunitaires des humains. Ils vieillissent, leurs démarches sont hésitantes, portent des lunettes et perdent la mémoire. Mais comme le vin, ils ont bien vieilli et peuvent partir la tête haute avec le sentiment d'avoir offert au public, une superbe oeuvre apocalyptique.
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Créée
le 4 mars 2017
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