Logan tranche avec le passé...

Après l'Apocalypse, voici venir l'apothéose d'une saga dont le personnage emblématique a pour nom Wolverine, Logan pour les intimes.
Dans ce futur, les mutants ne sont plus guère nombreux et Wolverine, en dépit de sa légendaire capacité à régénérer qui semble décroître, commence à accuser ses longues années d'existence.

Cet opus est une réussite à bien des égards. Il se démarque tout d'abord par des effets spéciaux tout en sobriété et qui sont destinés à servir l'histoire et ses personnages, pas à aveugler les spectateurs par leurs outrances. Il propose ensuite des personnages marqués par le temps et ses outrages sont bien visibles. Les séquelles sont physiques, certes, mais plus encore psychologiques.
Et c'est bien là d'où le film tire sa force, des personnages profonds et torturés.
Avec Wolverine, on avait déjà un peu l'habitude du héros sombre et taciturne qui a des difficultés à se lier, passé difficile oblige. Avec Logan, il ne s'agit guère de vivre, mais tout juste de survivre en imaginant à peine un avenir. L'homme est couturé de cicatrices et celles qui sont invisibles semblent plus douloureuses encore.
Ce film est l'histoire d'une relation.

Mais ce cheminement sur la corde raide entre ces trois personnages est ce qui donne le sel de ce film.
Certes, on n'échappe pas non plus aux gros bras qui entourent le méchant cerveau de l'histoire et apportent la testostérone nécessaire au genre. Si l'on ajoute à cela quelques pauvres enfants en péril, le tableau est complet. Mais l'alchimie fonctionne et booste le récit, en plus de Logan. L'émotion réelle, souvent laissée de côté dans ces films à gros budget, est ici bien présente et les acteurs assurent leur partition, Hugh Jackman en tête.

Ce film dur et tendre à la fois semble porter un message souvent délivré mais qui conserve ici une part de sa force : l'espoir réside dans la jeunesse. Une leçon a méditer sur le catafalque des X-men.