The Last Stand
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le 1 mars 2017
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Malgré l'attente, la hype créée par ces trailers emplis d'errances solitaires, on savait depuis quelque temps déjà que ce long-métrage marquerait la dernière interprétation de Wolverine par Hugh Jackman. On pouvait toutefois continuer à ce questionner sur l'issue de cette ultime révérence : James Howlett parviendrait-il à vivre en paix avec ses vieux démons, ou bien serait-il contraint à être un fugitif pour le restant de sa vie (soit une éternité). Sur un scénario plus tragique, on pourrait s'attendre à ce que Logan mette lui-même fin à ses jours, fatigué de ce semblant de vie, ou alors qu'il soit finalement terrassé par un ennemi bien plus fort.
À l'instar d'un Spider-Man 2, d'un The Dark Knight, ou bien d'un Avengers avant lui, cet ultime long-métrage sur le Logan de Hugh Jackman est amené à bousculer ce genre cinématographique des adaptations de superhéros. Non seulement, le film de James Mangold se démarque totalement des films X-Men sortis jusqu'à présent, mais également des autres œuvres du genre. Que ce soit dans le ton, la construction, ou alors le développement de l'histoire, Logan se distingue sans faire primer le spectacle visuel. C'est à la fois une lettre d'adieu et un hommage glorieux à ce qu'a accomplit Jackman avec ce personnage, bien loin du moule des adaptations modernes. On y trouve réellement une vision de film d'auteur, qui était encore trop timide sur The Wolverine.
Ce qui marque assurément, c'est la non-retenue jubilatoire qui accompagne Logan pour son baroud d'honneur. Si Deadpoll faisait jaser l'an dernier, il apparaît bien soft à côté de la barbarie assumée de ce nouveau film qui enchaîne les scènes de pure boucherie, parfois gratuite, mais traduisant généralement l'état animal des personnages pris au piège. Pour le spectateur non habitué, à force de plus d'une décennie d’œuvres tous publics pour ces héros, l'expérience est viscérale, emportée par une rage violente et rarement montrée chez Wolverine. La plupart des combats mettant en scène le héros titre rappellent d'ailleurs l'excellent jeu vidéo de 2009 qui était également bestial et sanglant. Les chorégraphies sont également très primitives, pour écarter toute impression d'affrontements réfléchis et stylisés.
Sans surprise, Hugh Jackman se révèle exceptionnel, puisant dans toutes ses ressources pour apporter à la fois rage et fragilité à un Wolverine qui n'est plus si éternel. L'acteur apparaît même transcendé par instant tant il veut rendre grâce, une dernière fois, à ce mutant emblématique. Toute aussi bluffante, c'est la toute jeune Dafne Keen qui, du haut de ses 11 ans offre une prestation sensationnelle. Qui plus est lorsqu'elle est muette une bonne partie du film et que la plupart de ses émotions et interactions passent par ses expressions faciales et son comportement. Une révélation, qui devient presque effrayante lorsqu'elle se bat animée d'une férocité primaire. Reste Patrick Stewart qui conclut ce trio central en transformant le puissant Charles Xavier en un vieux mutant sénile, à peine capable de contrôler ses pouvoirs. L'idée est intéressante, mais un peu décevante pour la dernière apparition du célèbre Professeur X. Son jeu était plus touchant dans Days Of Future Past. Quelques autres autres noms comme Stephen Merchant, jouant un Caliban un peu vite oublié, ou Boyd Holbrook interprétant un Donald Pierce un poil sadique, sont de la partie, sans toutefois cristalliser l'attention.
Ce Logan possède vraiment une ambiance particulière, entre son contexte dystopique et cette sensation de fin d'une ère. À vrai dire, avant visionnage, le poème du Territoire des Loups m'est venu en tête : "Once more into the fray / Into the last good fight I'll ever know / Live and die... on this day / Live... and die... on this day." Et c'est exactement de cela qu'il s'agit, cette même atmosphère entre survie constante, renoncement et embrassement de la fatalité. Le spectacle n'a pas la main mise ici, car le long-métrage laisse peser un ton déprimant jusque dans ses derniers instants. Certes, par endroit, on peut esquisser un sourire, laisser échapper quelques rires, notamment dans les interactions avec un Charles Xavier un peu gâteux, mais le ton dramatique revient rapidement à la charge. Par ailleurs, le déroulement du film est jalonné de scènes imprévisibles qui rendent l'ensemble que plus appréciable. On pourra être frustré de ne pas avoir toutes les explications de l'état de la situation au cœur du film, comme la disparition de pratiquement tous les mutants ; néanmoins le mystère alimente cette ambiance singulière, parfois soulignée par la BO intimiste de Beltrami - même si relativement classique.
Ce qui est déchirant, finalement, c'est la réalisation qu'une page de culture populaire moderne se tourne, qu'un personnage que l'on connaît et suit presque religieusement depuis 17 ans a choisi de ranger ses griffes. On ne peut s'empêcher d'avoir un sentiment de nostalgie envers toute cette époque où Hugh Jackman était Wolverine. Même s'il n'a pas toujours été le plus fidèle aux comics, ou a parfois dû suivre des scénarios assez médiocres, il a toujours su être dévoué envers le personnage, et conclut alors son "règne" sur une note stellaire, au sein de ce Logan magistral.
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Créée
le 6 mars 2017
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