Adaptant un grand classique de la littérature britannique, Thomas Vinterberg s'exporte chez la Fox pour réaliser un de ses fantasmes cinématographiques, une épopée romanesque à regarder les soirs de Noël au coin du feu. Far From the Madding Crowd se révèle ainsi comme pur objet de cinéma, propre, classique, le cinéaste danois embrassant le genre dans une succession de tableaux splendides et une direction artistique irréprochable, quitte à totalement éclipser sa personnalité formelle. La fresque est quelques fois entachée par un montage hasardeux, perdue dans ses ellipses, tel le syndrome d'une beauté intemporelle qui ne cerne finalement pas l'essence de son histoire, l'aveuglement d'une femme forte et indépendante au cœur d'un triangle social contracté. Mièvre et noué de grosses ficelles, Far From the Madding Crowd cache dans son exercice de commande une sincère tentative de cinéma, prestige de l'académisme, l'âpre souffle de liberté finissant par nous emporter auprès d'acteurs charismatiques et d'une force esthétique enivrante.
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