Loi de moi, près de toi mélange une intrigue plutôt dramatique avec un brin de fantastique, pour traiter de la difficulté des relations familiales, la solitude, le rejet et l’égoïsme. On découvre ainsi Miyo, qui refuse de créer des liens avec sa mère qui l’a abandonnée, son père passif et sa nouvelle belle-mère. Pour elles, tous ses adultes égoïstes ne pensent qu’à eux. Stigmatisée dans son enfance par l’abandon de sa mère, elle a choisit une attitude optimiste et résolument outrancière à l’école, qui lui valent le surnom de MUGE (traduit en français par Miss Ultra Gênante et Embarrassante). Miyo trouve alors le moyen de fuir ce monde en se transformant en chat, artifice qui lui permet d’être aimée sans avoir à donner en retour. Seule la menace de rester un chat pour toujours lui fera comprendre que l’amour et les relations sont à double sens, et qu’il lui faudra apprendre à tendre la main pour recevoir.
L’emprunt au fantastique permet une jolie métaphore, mais le film reste cependant assez banal. Majoritairement à cause de l’écriture des personnages, qui manquent cruellement de charisme. On peut notamment pointer le chat-vendeur de masque dont les motivations mais aussi les actions restent floues et molles, empêchant une vraie tension ou de vraies enjeux sur la fin du film. Par ailleurs, malgré la richesse thèmes abordés, le caractère excessif de Miyo nous empêche d’avoir suffisamment d’empathie envers elle, qu’on perçoit plus comme une pré-ado en crise et capricieuse.
Côté visuel, les décors et les personnages sont plutôt bien travaillés, mais l’animation au globale aurait mérité plus de temps et de ressources pour être peaufinée. Le film manque également de force sur le plan musical, pourtant élément indispensable pour magnifier certaines séquences.