À ma plus grande joie, Netflix a ajouté à son catalogue neuf films de Jacques Demy dont Lola que je n'avais encore jamais eu l'occasion de voir.
Bien qu'il s'agisse du premier long-métrage du réalisateur, on retrouve d'emblée son univers avec tout d'abord la ville de Nantes, les marins aussi, et puis la manière dont les personnages se parlent etc... Cet univers auquel j'adhère complètement m'a charmée une fois de plus et j'ai pris un réel plaisir à le retrouver.
D'autre part, il y a des phrases que j'ai noté comme "Je t'embrasse je suis trop contente", "Ce matin j'ai trouvé que les gens étaient beaux" ou encore " J'ai comme une grande peine de vous quitter" qui illustrent tout à fait cet esprit qu'on pourrait qualifier de naïf néanmoins qui me charme totalement.
N'oublions pas de parler d'Anouk Aimée qui est absolument fantastique et qui participe grandement à la réussite du film. Sa grâce, son élégance, son phrasé m'ont donné envie de la découvrir dans d'autres rôles et par conséquent, de voir tous les films dans lesquels elle a joué.
Lola m'a notamment captivée par sa liberté de ton, la musique de Michel Legrand (évidemment) et cette manière dont les différents intrigues s'entrecroisent. Cela m'a beaucoup rappelé Les demoiselles de Rochefort qui sortira 6 ans plus tard.
Pour l'anecdote : ma maman avait envisagé de m'appeler Lola sauf que ma grand-mère (sa mère) lui a dit que c'était un nom de prostituée et qu'il était hors de question que je sois ainsi nommée. Sa référence c'était, entre autres, ce film de Jacques Demy. C'est fou non? Comme quoi le cinéma peut avoir une vraie influence sur la vie des gens!
Autres anecdotes autour du film :
À l'origine, le film s'intitulait Un billet pour Johannesburg. Il devait être une comédie musicale tournée en cinemaScope et en couleurs mais Demy ne trouve pas de producteur qui lui fasse confiance, hormis Georges de Beauregard qui accepte de faire le film au moindre coût. Demy abandonne l'idée de comédie musicale et accepte de travailler en noir et blanc.
Jacques Demy a intégré dans son film un clin d’œil à Jean-Luc Godard et ce, en évoquant un certain Michel Poiccard qui n'est autre que le personnage interprété par Jean-Paul Belmondo dans À bout de souffle (1960). Il est intéressant de noter que Godard avait sorti son film pendant le tournage de Lola.