Fassbinder fait son remake, caricatural et kitsch à l'extrême, de "l'Ange Bleu", entre Brecht et Sirk… Il n'hésite jamais à sombrer dans le ridicule, et ce n'est pas la moindre de ces qualités : outrancier, limite écoeurant, "Lola, une Femme Allemande" pousse la caricature de l'Allemagne en plein miracle économique corrupteur jusqu'au bout, et la dissonance générale se voit encore accentuée par une esthétique crade. Si l'on comprend bien l'approche artistique de Fassbinder, on n'est pas forcé pour autant d'adhérer à une expression aussi exagérée de son désespoir...
[Critique écrite en 1981]