Un beau film qui, comme tout les Kurbrick, n'a que peu vieillit.
Une histoire presque malsaine d'un père adoptif et sa fille qu'il aime trop, d'un "artiste" plus qu'anormal et de Lolita, adolescente finalement banal qui n'a de cesse d'attirer la fascination des anomalies l'entourant.
Road-movie autant que comédie dramatique, "Lolita" fascine du début à la fin, avec certes quelques longueurs mais toujours une envie de comprendre comment peut-on arriver aux premières minutes du film.
Mais le plus intéressant est sans doute le sous-texte. en empêchant Lolita de grandir, Humbert et Clare espèrent garder ce qui la rend unique, fascinante à leur yeux. Adultes non assumés, leur refus de la normalité est d'autant intéressant qu'il est rejeté, Clare se déclarant tout à fait "normal" alors qu'il ne l'est définitivement pas.
La réalisation appuie cette idée de passage dans la normalité, ce qui explique également la certaine lenteur du film qui essai de retenir Lolita le plus longtemps possible. Plans sur la brume, sur une maison unique, sur une petite famille vont peu à peu devenir plus large, moins étriqués, avec des personnages moins dissociables (la scène de théâtre, l’hôpital). même le road trip de fin de film montre cette évolution, avec cette voiture les suivant à la trace comme pour les empêcher de n'être qu'à deux, leur rappeler sans cesse l'existance d'autrui.
En bref, un très bon film à voir, comme tout les Kubrick en somme.