Tiens, la gazette mensuelle de chez UGC propose en son dernier numéro une interview de Julie Delpy concernant Lolo, son nouvel


étron


effort. Interview qui, devant quelques propos intéressants, donnera envie d'offrir une chance au nouveau venu, malgré toutes les réticences. On pouvait y lire son désespoir face aux productions françaises, qui lui imposent des thèmes alors qu'elle traîne un scénario de western dans ses valises là où il est mal vu pour une femme de toucher à autre chose que de la comédie et du sexe cru. Elle y précise que malgré tout, elle a ressenti un énorme plaisir à tourner Lolo et que si ce n'est ce qu'elle voulait raconter en premier lieu, ça reste une superbe expérience.


Alors on lui voit un semblant d'intégrité, on se dit que ça ne peut être que sympathique et on y va, comme les couillons que nous sommes. Et à vrai dire, voir une salle qui est en majorité hilare nous rendra plus triste que le fait d'assister à une débauche d'aussi mauvais goût. Karin Viard qui ne fait que parler de cul avec une pseudo décomplexion, Dany Boon en gros beauf, Vincent Lacoste en petit con, summum de l'originalité. Delpy, se mettant en scène comme pour justifier son manque d'intérêt pour la direction d'acteurs, sera à la fois pitoyable et horripilante, enchaînant les clichés et entrant dans le moule des thèmes "à la française", comme on en reçoit par dizaine tous les mercredis à 9h.


S'il arrive de sourire - on ne peut être de marbre et il n'est statistiquement pas possible que dans une intrigue balançant autant de gags il n'y en ait pas un qui fasse mouche -, le constat est alarmant. Ce n'est pas parce que Julie Delpy souhaite faire son western et qu'on lui refuse qu'elle doit se sentir forcée de nous violer les glandes lacrymales lorsque bon lui semble. On peut traiter d'Oedipe avec finesse (W**e need to talk about Kevin**, non?) et l'humour ne se limite pas à Karin Viard (encore elle? Toujours elle? Qui voulait rétablir la guillotine?) disant vouloir un petit ramonage vaginal. Ah? Quoi? Doit comme ça c'est vulgaire? Ah oui, à priori c'est réservé aux femmes, et c'est d'ailleurs uniquement ce à quoi elles servent, a dit Monsieur le financier. C'est bien triste, mais c'est pas parce que les productions veulent les cantonner à nous montrer leurs nichons qu'on devrait avoir du Lolo.

ThierryDepinsun
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le 3 nov. 2015

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