De Julie Delpy on connait les virées romantiques et déchirantes, aux dimensions de cinéma d'auteur, le temps d'un week end, dans les capitales de ce monde. La voir faire un détour par la comédie française classique surprend et attire l'attention.
Car avec elle on s'attend évidemment à plus qu'une simple comédie franchouillarde.
Derrière l'histoire, de facture plutôt évidente (un jeune garçon fait tout pour que sa mère quitte son nouveau compagnon), se cache une trame de fond plus insidieuse.
Si l'on rit parfois gras, "grasse" au personnage de la meilleure amie que Karin Viard semble prendre un malin plaisir à interpréter, distribuant les vannes de cul dans un rythme effréné (pour notre plus grand bonheur), on rit tout de même jaune. Car le scénario n'est pas si nunuche que cela, avec pour témoin les dernières minutes, qui flirtent avec un certain sens du malsain.
Complexe poussé d’Oedipe, sadisme, et toute fin parfaitement cynique, le film de Julie Delpy n'est pas aussi facile qu'il en a l'air.
Mais Lolo reste néanmoins une comédie solide qui jongle habilement avec les émotions. On passe aisément de scènes hilarantes à d'autres plus touchantes (Dany Boon est l'argument touchant du film, en beauf qui n'en est pas vraiment un, en amoureux transis qui tente de se faire une place dans un milieu qui lui échappe ; bref il est le personnage mignon du film, celui auquel on s'identifie) le tout grâce à une mise en scène dynamique au rythme bien maîtrisé (sans longueurs ni précipitation).