Pas mal dézingué, je dois pourtant reconnaître avoir trouvé mon compte dans ce « London Boulevard ». Non pas qu'il soit parfaitement maîtrisé ou qu'on ne devine pas un peu ce qui va se passer, mais j'ai trouvé la forme et les personnages réussis, le ton parfois absurde donné par William Monahan s'avérant une vraie réussite. Car l’œuvre ne cherche clairement pas à se prendre au sérieux, si bien que la gravité n'est que rarement de mise, le réalisateur préférant détourner nombre de situations obligatoires en quelque chose d'assez bizarre, mais vraiment pas déplaisant. De plus, cette relation si critiquée entre Colin Farrell et Keira Knightley (meilleure de film en film depuis qu'elle a quitté les Caraïbes et Jack Sparrow) m'a personnellement beaucoup plu, justement car j'ai trouvé qu'elle ressemble peu à ce que l'on peut voir aujourd'hui, entre répliques vachardes et tendres, mais toujours crédible et sans caricature. Le film peut enfin compter sur quelques seconds rôles savoureux, où un David Thewlis assez incroyable se taille la part du lion. Imparfait donc, mais non dénué de personnalité et de talent, « London Boulevard » s'avère une expérience séduisante, une des bonnes surprises de l'année 2011.