Homme-à-Formule, Jerry Bruckheimer cherche autant que faire se peut à surfer sur la vague de son plus grand succès récent : Pirates des Caraïbes. Ses Mission G et Prince of Persia n'ayant pas rencontré leur public, il rentre vite chez maman et pond un nouvel épisode de Jack Sparrow avant de déterrer le Lone Ranger. Et pour être sur de son coup, il y met deux rescapés du Black Pearl : Johnny Depp et Gore Verbinski !
J'entre donc dans la salle sans enthousiasme aucun, m'attendant à un blockbuster chiant de plus dans l'escarcelle de Jerry.
Et dès les premières minutes, ça manque pas : la narration est complètement niquée, alambiquant inutilement une intrigue qui se serait bien passé de cette ouverture à la mord-moi-le-nœud. Je soupire, m'apprêtant à subir deux heures trente de... Mais... Que se passe-t'il ? Le ton devient enlevé... Un soupçon de folie vient poindre à l'horizon... Ma foi...
Deux heures plus tard, bonne surprise, The Lone Ranger m'a bien plu ! En dépit de ses quelques travers de narration ( John Carter en avait lui aussi, c'est quoi leur problème à Disney ?? ) le délire fonctionne et la technique suit. En outre, il évite l'écueil de Pirates 1 et 3 qui misaient sur trois bonnes idées au total et les étalaient au delà du raisonnable.
Mention spéciale à James Badge Dale, impeccable héros bourru revenu de tout, et surtout William Fichtner, raclure finie-de-chez-finie qui s'en donne à CŒUR JOIE ! Mais non j'ai rien spoilé...
Seul véritable ombre au tableau ( hormis la narration en flash-back pète-couilles et inutile, déjà citée... ) le climax. La faute à la musique : 15 minutes de l'Ouverture de Guillaume Tell en boucle, c'est saoulant, mais en plus ça donne vraiment l'impression que ce qui leur arrive n'est pas important, qu'on l'a déjà vu mille fois de toutes façons, et que tout ceci n'est qu'un film, ça sert à rien de vibrer pour les héros... Ratage sur toute la ligne, parce que cet hommage à Indiana Jones et le Temple Maudit aurait pu être complètement fou s'il n'avait pas été réduit à néant par ce choix de musique.
Mais bon an mal an, vu que je ne misais pas un kopeck sur le film, on va dire qu'il s'en sort avec les honneurs.