Connu pour nous avoir offert la fantastique trilogie Pirates des Caraïbes, le réalisateur Gore Verbinski applique la même formule de réalisation en mettant en oeuvre ce western assez jubilatoire. Un western assez éloigné par rapport aux autres films du même genre pour son ambiance qui fait très pop-corn movie. Ce dernier nous propose un buddy-movie assez bien construit dans l'ensemble avec une drôle association d'un guerrier indien et d'un ancien défenseur de la loi. Un duo que j'approuve sans hésitation pour deux bonnes raisons. La première, c'est qu'on rentre bien dans le genre buddy-movie tout en respectant les clés de réussite de ce type de film et la seconde est le fait d'avoir osé faire collaborer un cow-boy avec un indien alors que ce sont deux peuples qui n'ont pas les mêmes modes de vie et qui ne peuvent même pas se tolérer entre eux. Ce qui donne droit à une série de désaccords et de chamaillerie assez poilants en compagnie de l'indien intrépide Tonto et du cow-boy impétueux John Reid dans une quête de vengeance bien définie.
Ayant interprété l'un des plus grands et fameux pirates du cinéma dans la trilogie Pirates des Caraïbes, nous retrouvons Johnny Depp interprétant le rôle d'un indien avec exactement le même ton humoristique que celui pratiquait dans le rôle du capitaine Jack Sparrow. Si Johnny a été choisi pour camper son personnage, c'est uniquement pour user de sa réputation que celui-ci a développée dans les Pirates des Caraïbes en sortant la niaiserie et les grimaces de Jack Sparrow en tant que Tonto dans le but d’inciter plus les cinéphiles de voir cette réalisation. Le problème, c'est qu'on a déjà vu ce genre de personnage et ça ne peut pas marcher deux fois de suite sans rien créer de nouveau. Du coup, le personnage Tonto perd en intérêt mais cela ne nous empêche pas de s'attacher à ce dernier. Surtout en compagnie d'un cow-boy campé par un Armie Hammer assez satisfaisant et se débrouillant à merveille pour être en parfaite interaction avec Johnny et former avec ce dernier un duo de personnages cool et légèrement timbré. Le reste du casting interprète comme il faut leurs personnages pour bien nous faire plonger dans une ambiance digne du far-west malgré quelques déceptions comme une présence insuffisance d'Helena Bonham Carter dans la peau d'une femme au style burlesque et chaussée d'une chaussure qui n'est pas seulement utilisée pour marcher avec.
En plus d'un casting bien dirigé, le réalisateur a su respecter un minimum de choses pour réaliser un western digne de ce nom avec une sérieuse reconstitution de l'époque du far-west, des costumes stylés, des effets spéciaux assez spectaculaires, de l'action folklorique et dynamique tout en incrustant quelques références à l'univers du western, voire même de certains films fantastiques comme le lapin tueur du premier long-métrage Monty Python. Personnellement, j'ai trouvé que c'était un peu lourd et inutile. On dirait que le réalisateur ne voulait pas faire réellement un simple western, il voulait carrément faire un mélange de plusieurs genres de films. Genre d'initiative que je n'approuve pas, surtout si c'est pour le remplir de vides scénaristiques qui peuvent être ressenti à pas mal de moments pendant le visionnage. Ce qui m'amène à penser que soit le film a beaucoup trop de longueurs, soit la réalisation a une longue durée qui aurait pu être raccourcie. Bref ! Ce n'est pas une grande réussite mais ce n'est pas non plus un échec cuisant. On peut passer un petit moment bien sympathique devant ce film, surtout avec la longue et festive chevauchée du train qui dépote pas mal avec la sublime et entraînante musique Overture composée par William Tell et remixée brillamment par le grand Hans Zimmer. Pour conclure, Gore signe un western terne mais savoureux. 6/10
On n'accomplit rien sans sacrifice