Troisième romance de l’année à sortir sur une plateforme et à mettre en scène une histoire d’amour entre un homme jeune et une femme d’âge mur, c’est ce qui s’appelle une tendance! La première (et la plus réussie) était « L’idée d’être avec toi » qui nous narrait l’histoire d’amour entre une mère de famille artiste (Anne Hathaway) et le membre d’un groupe pop dont sa fille est fan (Nicholas Galitzine) puis il y a eu le sympathique mais vite oublié « Les Dessous de la famille » où un comédien célèbre et capricieux (Zac Efron) tombait amoureux de la mère de son assistante (Nicole Kidman). Ici, c’est Laura Dern en écrivaine qui craque pour un jeune financier venu accompagner sa petite amie à une retraite d’écrivains au Maroc. Toujours dans les milieux artistiques et toujours cette nouvelle mode de la différence d’âge avec une femme plus âgée. Et bientôt en salles, c’est (encore) Nicole Kidman qui va s’épanouir sexuellement avec un garçon encore plus jeune puisque le garçon en question est Harris Dickison (la Palme d’or « Sans filtre ») et que la différence d’âge est de près de trente ans (« Babygirl » qui sort en décembre.
Bizarrement, « Lonely Planet » ne traite pas de ladite différence d’âge comme les autres œuvres citées plus haut, préférant la normaliser et ne la citant qu’à une seule reprise vaguement. Choix assumé qui étonne mais peut être un tantinet frustrant. Mais l’attraction entre ces deux personnages est tout à fait crédible et bien amenée par les situations vécues par ces des deux personnages. Lui, qui a l’impression d’être une potiche pour sa copine d’écrivaine et elle en plein divorce et panne d’inspiration. « Lonely Planet » prend bien le temps de développer ce qui va les amener à se plaire par la grâce d’une écriture appliquée et juste. Le film prend d’ailleurs le revers de beaucoup de films romantiques puisque ce sont davantage les prémisses de l’histoire d’amour qui sont traitées ici, plutôt que l’histoire d’amour en elle-même, la rendant (un peu) plus originale. Les dialogues incarnant les échanges du duo sont pertinents et font ressortir certains problèmes de couple intelligemment même s’il ne faut pas s’attendre à de grandes dissertations psychologiques sur le sujet, le film restant plutôt léger.
On apprécie de retrouver Laura Dern qui fait un retour fracassant sur les écrans depuis son Oscar du meilleur second rôle pour « Marriage Story » de Noah Baumbach. Entre le cinéma commercial (« Jurassic World 3 »), une série de très haute volée (la délicieuse et très drôle « Palm Royale » qu’elle produit) ou encore le cinéma plus indépendant et prestigieux (le magnifique « The Son » de Florian Zeller), elle fait un come-back de grande qualité. On n’aurait pas pensé l’associer à Liam Hemsworth (frère de « Thor »), plus habitué aux séries B et aux films d’action, et pourtant leur osmose est indéniable et leur duo à l’écran est tout à fait intéressant et crédible. Si « Lonely Planet » n’est pas un film sentimental parfait, comme le prouve cette fin facile et classique et un Maroc de carte postale visuellement idéalisé, il s’avère tout à fait plaisant, bien écrit et divertissant.
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