Man vs. Wild.Peter et Carla,qui forment un couple en crise,partent en week-end dans un coin boisé et complètement paumé au bord de la mer afin d'essayer de recoller les morceaux.Drôle d'idée,qui va s'avérer être une très mauvaise idée.Il s'agit d'un remake d'un petit classique de 78 du cinéma fantastique australien,réalisé par Colin Eggleston,décédé en 2002, à qui le film est dédié.C'est son compatriote australien Jamie Blanks qui s'y colle et qui,en plus de réaliser,est également producteur,monteur et compositeur de la musique.Blanks s'est fait une réputation dans le ciné horrifique américain avec des oeuvres comme "Urban legend" ou "Mortelle Saint-Valentin".Il a manifestement bénéficié ici de moyens financiers limités et joue la carte du minimalisme.Deux comédiens,peu de décors,et un scénario guère mouvementé,d'ailleurs signé par l'auteur du film original,Everett De Roche.Le cinéaste fait cependant valoir son savoir-faire en matière d'horror movie et parvient à maintenir un certain intérêt du spectateur.S'appuyant sur une belle photo qui met en valeur les magnifiques paysages sauvages de l'Australie,il entretient un relatif suspense en utilisant des bruitages inquiétants et des cadrages stressants.Le fond de l'histoire concerne la maltraitance de la Nature par l'Homme et la revanche que prend cette dernière,discours écologique convenu mais pas dénué de vérité.Les personnages,surtout Peter,sont effectivement des gros cons de citadins qui débarquent dans la cambrousse en terrain conquis et n'ont aucun respect pour l'environnement.On écrabouille des bestioles avec le 4X4,on tire sur les animaux comme à la fête foraine,on balance les déchets n'importe où,et on jette même un mégot incandescent qui va provoquer un incendie de forêt.Mais tout ça n'est pas sans conséquence et la Nature,allégorie de la pollution qui se retourne contre l'humain qui l'a créée,va se venger cruellement.Les bêtes attaquent de tous côtés,jolis gros plans sur la faune,les bois se font labyrinthes inextricables,les gens deviennent fous et sombrent dans l'affolement et la violence.Mais ce propos était évidemment plus novateur et précurseur en 78 qu'il ne l'est aujourd'hui où on l'entend partout,et le film souffre de défauts structurels.Il ne se passe en réalité pas grand-chose,et Blanks peine parfois à meubler son heure et demie de métrage.Les personnages,en dehors de leur comportement irresponsable et souvent irrationnel,n'ont pas beaucoup d'épaisseur,et ce ne sont pas leurs problèmes conjugaux,très ordinaires,qui aident à les rendre intéressants.Les rebondissements sont peu crédibles,et les évènements pas toujours explicites.D'où sort la flèche qui atteint Carla?Qu'est-il exactement arrivé à la famille au minibus?Ces questions,et d'autres,ne seront jamais résolues.Les comédiens font honnêtement le job.Claudia Karvan est très belle et Jim Caviezel confirme qu'il est désormais cantonné dans des films à audience réduite.La chienne Star joue remarquablement bien.