Un jeune couple de citadins australiens décide de profiter d'un weekend prolongé pour faire du camping sauvage dans un coin perdu au bord de la mer.
Long weekend est une sorte de survival écologique aux accents paranoïaques dans lequel est remise en avant la question de la relation tendu entre l’homme et la nature, ici mise en scène au sein d’un film de terreur.
Le film met en avant un couple totalement antipathique, méprisable, d’une rare bêtise, tout en se faisant le symbole d’une sorte de connerie humaine ordinaire. Avec un irrespect sans borne on les voit s’approprier le territoire par la force, imposer leur présence sans communication avec ce qui les entoure. Lui coupe un arbre, tire sur tout ce qui bouge, elle vaporise les fourmis, éclate un œuf d’aigle,… Tout cela crée un malaise de plus en plus grandissant, qui s’accompagne au fur et à mesure d’une menace latente plus ou moins visible.
L’apothéose étant un dialogue surréaliste après que l’homme ait tué un lamantin qui échoue alors sur la plage. Elle ne sait pas ce que c’est, il lui explique que c’est un lamantin, que cet animal est massacré afin de récupérer l’huile pour la médecine. Quelle horreur ! dit-elle. Oui, répond l’autre, ….c’est vrai que c’est moche une fois hors de l’eau.
Avec ce dialogue au summum de l’abjection, le film témoigne pourtant de l’humour qui le parcours et qui va participer à l’aspect jouissif de la seconde partie, à savoir la revanche de la nature qui reprend ses droits et la destruction de ces deux débiles.
On retrouve dans long weekend une façon de filmer, de traiter l’image, mais aussi de créer un climat que l’on voit souvent dans le cinéma australien (Walkabout, Hanging Rock, Wake in Fright,…). Avec très peu d’effets, beaucoup de plages silencieuses, le film instaure une atmosphère vaporeuse inquiétante. Avec des sons, des inserts sur la faune, la flore, une façon de refermer le décor. D’ailleurs la menace n’est jamais clairement affichée, elle est sourde, et le fantastique pourrait n’exister que dans l’imagination du couple et du spectateur. Ce qui crée un sentiment lourd de paranoïa, alors que vu sous un autre angle, tout ce que l’on voit est tout à fait commun et naturel.
C’est une belle réussite.