Au milieu de reprises de grands classiques et de suites que personne n’attend vraiment brille un petit objet. Grainé et aux mouvements erratiques, LongLegs est un film d’horreur qui s’offre le luxe de s’interdire d’en être un, au profit de ses propres besoins, angoissants et anxiogènes.
Attendu et inattendu, le film LongLegs d’Osgood Perkins se paie le luxe d’avoir, avant même sa sortie, bénéficié d’un bouche-à-oreille conséquent chez les amateurs d’horreur. Percée d’un parasite dérangeant à travers l’épaisse couche de clichés accolés à l’horreur.
Pas à pas
Tout dans ce LongLegs d’Osgood Perkins, participe à en faire un objet mouvant et marquant. Sa force, à la manière d’un corps se tenant sur une jambe plus grande que l’autre, est son hétérogénéité.
Le cadre comme les personnages sont changeants, incertains. Tantôt un format 4/3 étouffant, devient un souvenir d’enfance chaleureux, tournant à l’horreur pure. Puis, l’un des personnages les plus stables et rassurant du film se change en psychopathe contrôlé par une entité anonyme.
LongLegs n’a peut-être pas l’attractivité performative de When Evil Lurks ou les qualités d’écriture d’Ari Aster, mais le chemin qu’il emprunte est autrement plus dérangeant. Comme un petit ver remontant nos nerfs optiques pour se loger dans le cerveau, il infuse l’entièreté du métrage d’un voile d’inconfort, qui reste longtemps après la fin du film, à la manière de cette étrange figure que l’on peut voir dans la bande-annonce.
Presque entièrement dénué de gore, le film se permet de jouer sur nos attentes. Comme une réponse immunitaire, il nous fait détourner le regard, déglutir, sans pour autant sauter au visage. Et en utilisant des codes classiques comme le jumpscare et des contextes habituels comme celui du coup de téléphone – que ne renierait pas Scream -, il nous met dans une position dominante car nous pensons le comprendre, avant de se muer en quelque chose d’inattendu et autrement plus horrifique.
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